En toute loyauté ?

Voilà une attitude morale dont on est en mesure de se demander si elle peut encore avoir cours dans tous les domaines y compris bien sur le domaine politique.

La loyauté se manifeste par la fidélité aux engagements pris envers les autres ou envers soi-même, par le respect des règles de l’honneur et de la probité, et va de pair avec l’honnêteté, la droiture, la sincérité !

Il est commun de parler de procédés loyaux, d’offres loyales, de discussions loyales, de concurrence loyale. Cette dernière d’ailleurs, lorsqu’elle n’est pas respectée, est sanctionnée par la loi. Une concurrence fait preuve de loyauté entre entrepreneurs produisant les mêmes produits ou les mêmes services, quand tous respectent les mêmes obligations, les mêmes règles, les mêmes services, dans le sens de l’honneur et de la probité, et sont soumis aux mêmes obligations comme aux mêmes droits. Quand tous ces principes ne sont pas respectés, on parle alors de concurrence déloyale, dénoncée actuellement par exemple par les hôteliers confrontés aux AirBnB, ou par les compagnies de taxis traditionnels et les taxis libres…

Le consommateur qui cherche plutôt son intérêt économique reste souvent indifférent à ces conflits, pourtant preuves d’une démoralisation du secteur commercial, mais il y a sûrement plus grave, quand il s’agit du manque de loyauté des pays européens ne pratiquant pas tous les mêmes règles de travail conduisant à des différences de traitement avec l’emploi d’ouvriers étrangers déplacés !

Rien d’étonnant alors que cette même loyauté fasse défaut aussi dans le domaine politique. Ces quelques derniers mois nous en ont abreuvé d’exemples, chaque camp rivalisant de trahisons. D’accord, cela n’est pas nouveau, on a connu la déloyauté de Sarkozy envers Chirac, la déloyauté de Chirac envers Giscard… ce qui est consternant c’est que ces changements de pied ne semblent en aucune circonstance troubler leurs auteurs ! Le constat est douloureux, la vie politique est immorale, l’attachement aux engagements, aux convictions, est balayé par l’appât d’une place, d’un pouvoir qu’on ne veut pas lâcher ! Il n’y a pas de combat loyal en politique il n’y a que la recherche des opportunités. Il est inutile de chercher la moindre loyauté dans un débat politique par exemple où tous les coups sont permis, où tricherie, manipulations, malhonnêteté intellectuelle, manque de respect des personnes sont d’actualité.

Il semblerait même que loyauté ou trahison seraient une vision caduque de la politique, son concept serait un intermédiaire historique entre le serment médiéval et la légitimité moderne du droit des lois. La loyauté se rapproche donc de plus en plus des caractéristiques des institutions et fait de moins en moins appel au rapport entre personnes ou groupes.

Au milieu de tous ces reniements, boniments, que deviennent les citoyens ? Certains se désintéressent et on peut le comprendre, d’autres décident de rester loyaux à leurs idéaux et continueront à les défendre avec leur bulletin de vote.

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#1 Claude 07-05-2017 10:11
Dans le même ordre d'idées, on pourrait mentionner la présence d'un Monsieur Loyal au cirque, dont le nom vient d'une famille de circassiens du 19e siècle, sans référence aucune à une quelconque valeur morale.
Je veux cependant croire qu'il existe toujours des citoyens attachés aux idéaux de progrès et de justice et qu'ils finiront par faire entendre leur voix, sous une forme ou sous une autre.
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