Tiercé

Si seulement il était aussi facile de toucher le tiercé dans l’ordre que de pronostiquer le résultat des élections à l’UMP ! Il n’y a guère de suspense attaché au vote pour la présidence du parti d’opposition, d’autant qu’aucun des deux candidats qui s’étaient écharpés à la dernière confrontation de ce type ne s’est risqué à se représenter. Une chose est sûre. On ne pourra pas cette fois accuser le gagnant d’avoir bourré les urnes puisqu’il n’y en a pas. Est-ce pour autant le gage d’une élection sincère et non biaisée ? Pas sûr.

 

D’ores et déjà, le secrétaire général de l’UMP, dont vous avez oublié jusqu’à l’existence, Luc Châtel, a déclaré vouloir déposer plainte pour des cyberattaques venues « de l’extérieur ». Quand on connait le niveau de sécurité moyen dans les partis politiques, on voit mal ce qui pourrait empêcher des pirates déterminés de s’introduire dans les systèmes informatiques, sans même forcément y laisser de traces. Une hypothèse que les sarkozystes ne manqueront pas d’évoquer si leur poulain ne réalise pas un score triomphal, comme cela en prend le chemin. Personne ne doute de l’élection de Sarkozy, pas même Bruno Lemaire qui feint de croire à un second tour, ni Hervé Mariton, qui se satisfait de sa campagne. Seul le score reste incertain.

En cas de doute, il sera impossible de procéder à une quelconque vérification, au contraire du scrutin traditionnel sur papier. Mais le coût 4 à 5 fois moins élevé du scrutin électronique a vite eu raison des réserves et des résistances dans un parti exsangue financièrement grâce à la mégalomanie de celui qui en brigue la présidence. Il faut cependant essuyer quelques plâtres, comme le prouve le bug enregistré pendant deux heures environ, où le site de l’UMP a été inaccessible en raison de la saturation de la bande passante, ce qui rendait provisoirement impossible les opérations de vote.

Contrairement au PMU, à l’UMP, 100 % des votants auront gagné le droit de rejouer, puisqu’on le sait, cette élection n’aura été qu’un galop d’essai avant les choses sérieuses, celles des primaires de 2016. On saura alors si le pari de Juppé de ne pas passer par la case parti sera ou non payant. Ou si la scission de l’UMP sera alors effective comme le croient deux Français sur trois.