Barbie divorcée

C’est l’histoire d’un mec… vous la connaissez ? Un mec normal, quoi… bon, je vous la fais courte. Donc, c’est un mec qui veut acheter une poupée à sa petite fille pour Noël. Il va dans le magasin, il regarde un peu, il demande à une vendeuse, qui lui montre : Barbie à la plage, Barbie chez le coiffeur, Barbie au supermarché… Tout ça tourne entre 50 et 100 euros, quand il voit une Barbie à 1 000 euros. Et celle-là, pourquoi est-elle plus chère ? Ah ! Mais, Monsieur, c’est Barbie divorcée ! Elle a la maison de Ken, la voiture de Ken, le camping-car de Ken, la villa de Ken et tout et tout !

 

Toutes proportions gardées, la façon dont l’ex-compagne du président français est en train de monnayer sa rupture en faisant la promotion de la traduction en anglais de son ouvrage à Londres n’est pas très différente de l’exploitation des riches Américains par des épouses cupides. Pour ce qui me concerne, son image de femme blessée qui voulait seulement témoigner est sérieusement écornée. La seule édition française va lui rapporter un joli pactole et la traduction pourrait arrondir largement le magot même sans en rajouter dans le croustillant et le dénigrement systématique comme elle le fait. Ce qui est paradoxal, c’est que les médias britanniques s’accordent à juger le livre médiocrement écrit, mais que la presse à scandale comme la presse dite sérieuse s’emploie à lui dérouler le tapis rouge, probablement parce que tout ce qui participe du « French bashing » est pain bénit actuellement au Royaume-Uni.

En 2007, quand Arnaud Montebourg était le porte-parole de la candidate socialiste à l’élection présidentielle, il avait gaffé en ne résistant pas à la tentation de faire un mot d’esprit quand on lui avait demandé le principal défaut de Ségolène Royal et qu’il avait répondu : « son compagnon » qui n’était autre que François Hollande. Si on lui demandait aujourd’hui le principal défaut de François Hollande, il pourrait répondre : « son ex-compagne », tant l’acharnement revanchard de cette dernière montre les ravages que la vie privée peut faire dans une carrière publique.

Dans une certaine mesure, le succès médiatique de Valérie Trierweiler n’est guère différent de celui des starlettes de la télé-réalité, qui sont célèbres pour ce qu’elles sont et non pour ce qu’elles font, généralement, rien. Une notoriété qui ne résiste pas longtemps à l’épreuve du temps.