Jeu, set et match
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 22 novembre 2014 10:50
- Écrit par Claude Séné
Comme l’ont remarqué la plupart des observateurs, l’issue de la finale de coupe Davis qui oppose officiellement les équipes françaises et suisses ne fait aucun doute : ce sont des résidents suisses qui l’emporteront. À croire qu’il y a quelque chose dans le climat helvétique qui s’impose à nos joueurs actuels et passés, qui ont tous choisi leur villégiature dans un des vingt-six cantons de nos voisins.
On peut les comprendre. Quoi de plus reposant quand on exerce un métier aussi itinérant que le leur que de se retrouver dans le grand calme de la confédération, dans un pays qui fabrique le chocolat dont est nappée la friandise préférée de notre meilleur joueur ? Et puis, c’est la tradition, initiée par Henri Leconte ou Guy Forget, brillamment reprise par la génération actuelle, puisque 80 % des tennismen français résident en Suisse. Du coup, on se demande s’il n’aurait pas fallu faire disputer la finale en terrain neutre, à Genève, à Bâle ou à Lausanne, puisque précisément la Suisse a le statut de pays à neutralité permanente, ou encore au Luxembourg qui cumule les avantages d’un pays neutre et d’une opacité fiscale encore supérieure à celle de la Suisse.
Le comble, c’est que les Helvètes sont venus en nombre à Lille pour soutenir leurs ressortissants et n’ont eu aucune manifestation de sympathie pour leurs hôtes, qui contribuent pourtant à la bonne santé du franc suisse. Jo-Wilfried Tsonga s’est plaint d’avoir été sifflé « dans son propre pays » par des supporters bruyants. Cette manifestation tardive de patriotisme, tout en l’honorant, laisse planer comme un doute sur la sincérité de ses engagements. Visiblement, son propre pays ne lui semble pas si attractif quand il s’agit de payer l’ISF.
Si jamais des joueurs venaient à déclarer forfait pour disputer les rencontres restantes, le capitaine de l’équipe de France n’aurait que l’embarras du choix pour les remplacer. Sur les 300 exilés fiscaux les plus riches résidant en Suisse, 44 sont français. Parmi les personnalités connues du grand public, citons pêle-mêle, Alain Delon, Charles Aznavour, Isabelle Adjani, Alain Afflelou, Patricia Kaas ou Marie Laforêt. On ignore quel niveau ils possèdent au tennis, mais, comme on dit, l’essentiel, c’est de participer, non ?