Faut rigoler
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 21 septembre 2016 10:44
- Écrit par Claude Séné
Quel déconneur, ce Sarko ! toujours le mot pour rire. Auparavant, il faisait appel à des professionnels pour écrire ses vannes, mais depuis peu, on voit qu’il s’est pris au jeu et il se lance dans des improvisations dont on sent qu’elles ne sont pas tout à fait maîtrisées, mais qu’importe ! il a raison, faut rigoler avant que le ciel nous tombe sur la tête, faut rigoler pour empêcher le ciel de tomber. C’est quand même très rafraîchissant de constater que celui qui a exercé les plus hautes fonctions de l’état et qui aspire à les retrouver puise son inspiration dans les chansons d’Henri Salvador.
Car enfin, « nos ancêtres les Gaulois », c’est bien l’expression la plus franchouillarde de notre chauvinisme national, moqué à juste titre par le fantaisiste né à Cayenne et dont le physique était un désaveu vivant des soi-disant ancêtres gaulois, supposés grands et blonds, lui qui mesurait 1,67 m et avait la peau colorée. Pour notre aspirant comique, dès l’instant où un immigré acquiert la nationalité française, ses ancêtres deviennent gaulois, comme par enchantement. Sous-entendu, pour être un bon Français, il faut abandonner et renier tout ce qui ne fait pas partie de notre culture exclusivement nationale, de race blanche comme dirait Nadine Morano. Déjà, au joli temps des colonies, les manuels scolaires en vigueur dans la métropole s’appliquaient sans le moindre discernement ni adaptation à la fois dans les territoires ultramarins et dans les possessions de l’empire français, que ce soit en Afrique noire, au Maghreb, ou dans les comptoirs de l’Inde. L’état paternaliste français ne voyait aucun inconvénient à faire répéter en chœur le catéchisme républicain de nos fameux ancêtres en niant la réalité et l’évidence de la diversité.
Au-delà de la blague, il y a une idéologie sous les propos du candidat, et elle ne sent pas bon. Il y a eu dans une période encore récente des personnes qui se réclamaient de l’appartenance à un peuple mythique, lui aussi grand et blond, et ce sont les partisans du National-socialisme dont la folie du dirigeant, Adolphe Hitler, a conduit au désastre que l’on sait. Je ne dis pas que Nicolas Sarkozy adopte les thèses nazies, mais il est des idées dangereuses à manier, et des instincts qu’il vaut mieux ne pas flatter, sous peine de voir la créature échapper à son concepteur, comme le monstre du docteur Frankenstein. D’autant que la stratégie du candidat est claire : draguer les électeurs du Front national en employant tous les moyens, y compris la surenchère la plus populiste. Du coup, ça rigole moins, là.
Commentaires
que de conneries seraient dites