Le côté du lion
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 10 août 2016 11:10
- Écrit par Claude Séné
Une petite histoire pour détendre l’atmosphère. Vous la connaissez peut-être. C’est l’histoire d’un mec. Le mec demande à un ami : suppose que tu te retrouves en face d’un lion, qu’est-ce que tu fais ? Euh ! je prends mon fusil et je le tue d’une balle entre les deux yeux. Oui, mais, si tu n’as pas de fusil ? Ben, je me sauve en courant. Et si le lion court plus vite que toi ? Je grimpe dans un arbre, voilà ! Tu es dans le désert, et il n’y a pas d’arbre ! Dis donc ? Tu es de mon côté ou celui du lion ?
La ministre du Travail est définitivement du côté du lion. On pouvait s’en douter après sa défense et illustration d’une loi adoptée aux forceps pour réformer à la hussarde le Code du travail, on en est convaincu par sa position concernant le licenciement d’un délégué syndical après l’épisode dit de la chemise à Air France en octobre 2015. Rappelons que les représentants du personnel bénéficient d’une protection destinée à empêcher toute sanction abusive à raison de leur activité. La direction a donc été obligée de consulter l’inspection du Travail, qui s’est opposée à ce licenciement, en jugeant que l’existence d’une faute lourde du salarié n’était pas établie. Un avis que la ministre vient donc de balayer en donnant raison à la direction qui l’avait saisie pour arbitrer le différend. Dans l’esprit de la loi, le recours hiérarchique existe bel et bien, mais il a été conçu pour renforcer la protection des salariés, et non l’inverse. On ne peut pas exclure une forme de vengeance contre la CGT à laquelle appartient le salarié visé par la ministre.
Cette décision peut encore être contestée devant le tribunal administratif et le sera probablement, en attendant une décision de justice sur le fond, qui concernera les 5 salariés mis en cause dans cette affaire, et qui sera examinée en septembre prochain. Pour l’anecdote, si des violences physiques de l’ordre de la bousculade ont pu être relevées, il n’a pas été possible d’établir avec certitude que la fameuse chemise avait été arrachée volontairement par un ou des manifestants. Il n’est pas exclu qu’elle se soit déchirée du fait des vigiles qui tentaient de mettre le DRH à l’abri. Reste que la décision de Myriam El Khomri, probablement téléguidée comme d’habitude par le Premier ministre et le Président, laisse une impression désastreuse par rapport au monde syndical. Elle justifie après-coup la question posée par un militant, sincèrement ébahi par les positions de ce gouvernement censé le soutenir : « qu’est-ce qu’on vous a fait ? »
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