La luxure

C’est, de toute évidence, le péché le plus monstrueux aux yeux de l’église. Il consiste dans la recherche désordonnée du plaisir sous toutes ses formes, alors que pour la religion catholique, la sexualité c’est le don de la vie, avec pour finalité l’union et la procréation. Le plaisir n’étant surtout pas une fin en soi, le rechercher est une faute contre Dieu et contre son prochain.

C’est un péché qui se décline avec des variantes toutes condamnées par l’église catholique, et qui sont longues à énumérer donc impossible pour moi de les détailler : la fornication, le stupre, l’adultère, l’inceste, le sacrilège, la bestialité, la sodomie, l’impureté, la pornographie, la pédophilie, l’homosexualité, le viol, la prostitution ! (J’en ai peut-être oublié.)  Le clergé catholique se doit de réglementer la sexualité en punissant le côté pervers de la femme (Ève étant la première fautive), exigeant la chasteté avant le mariage, condamnant toute posture n’entraînant pas la procréation.

Ce qui pose un peu problème, c’est que tous ces boucliers levés par les bien-pensants sur ce que l’on peut pour la plupart considérer comme des offenses à autrui et à soi-même sont loin, dans l’histoire ancienne et plus proche, d’avoir été respectés.

Dès le huitième siècle, différents papes ont montré la route du dévoiement et de l’irrespect de ces interdits en étant eux-mêmes pédérastes, homosexuels, ayant des enfants illégitimes et des pratiques incestueuses ! Pour ne retenir que la prostitution tant condamnée comme expression de la luxure, l’apothéose sera connue au XVe siècle, avec la création de bordels possédés par les monastères tirant un profit plus lucratif que les dons des fidèles, les prêtres vivent souvent en concubinage. Il n’est plus besoin de rappeler la triste réputation des Borgia, leurs débordements sexuels et criminels les ramenant au rang des plus grands pécheurs que l’église ait pu connaître. Qui pourrait penser que la chapelle Sixtine ne doit son existence qu’aux taxes sur les prostituées prélevées par le pape Sixte IV pour la financer !

Maisons closes, bordels, continueront pendant longtemps à fonctionner avec l’aval du clergé et de l’État, considérant souvent l’un et l’autre que la prostitution est un mal nécessaire, un sacrifice à l’ordre public… les débats sur la prostitution animent toujours notre société.

Il est inutile de détailler les scandales actuels autour des prêtres pédophiles, voilà encore un exemple de plus sur l’énorme hypocrisie d’une institution qui pourrait faire sienne la formule : « faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais » et qui devrait rendre un peu plus circonspects les intégristes de tous poils « famille pour tous » Boutin*, Barjot et compagnie.

Ça n’est pas mon penchant ni mon rôle d’être porteuse de morale, même si je condamne toutes formes de débordements sexuels qui ne respectent pas l’intégrité, le libre arbitre, la dignité du ou des partenaires, il va sans dire que c’est du choix de chacun de faire un bon usage, grâce aux zones érogènes inventées par Dieu, du plaisir sexuel !!!

*il lui a fallu une dispense papale pour épouser son cousin germain (cas d’inceste) il y a toujours des arrangements possibles avec le ciel.

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#2 jacotte 86 07-08-2016 10:55
merci de complèter ce que je ne peux développer en 500mots...
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#1 Claude 07-08-2016 10:32
Pour comprendre la position de l’église catholique vis-à-vis de ce péché comme de tous les autres, il faut se souvenir de cet axiome qui veut que la chair soit faible, ce que l’on attribue le plus souvent au péché de luxure, mais concerne la nature humaine en général. Il est presque impossible de vivre sans commettre de péché, mais l’église est là pour intercéder et accorder le pardon et la rémission, ce qui assoit son pouvoir temporel en même temps que spirituel. Et peu importe que son clergé soit faillible lui aussi, du moment que la morale en tant que vertu est sauve. L’absolution permet de repartir de zéro, moyennant une pénitence proportionnée à la gravité du péché, ou un don fait à l’église pour obtenir l’indulgence divine. On voit par-là que le péché est un instrument de domination tellement pratique que s’il n’avait pas existé, l’église l’aurait inventé.
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