Le magicien d’Oz
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 31 mai 2016 10:26
- Écrit par Claude Séné
Ce roman pour la jeunesse, publié en 1900, est un grand classique de la littérature enfantine. Très connu aux États-Unis, il est moins célèbre en France que son homologue moderne, Harry Potter, et je ne suis pas certain que le sympathique maire de Béziers, Robert Ménard, ait eu pleinement conscience de lui faire référence en baptisant son mouvement œcuménique, dans lequel il souhaite fédérer tout ce que la France compte de plus réactionnaire : « Oz ta droite ». Visiblement, la magie n’a pas opéré, comme en témoigne l’abandon en rase campagne de Marion Maréchal Le Pen, ulcérée de passer pour une supplétive des ambitions du maire de Béziers.
Permettez-moi de vous rafraîchir la mémoire sur l’histoire du magicien d’Oz. L’héroïne, Dorothée, que nous appellerons donc Marianne, a été transportée au pays d’Oz par une tornade, que nous nommerons la crise. Elle y fait la connaissance d’un épouvantail qui se plaint de ne pas avoir de cerveau (un nuit debout ?), un bûcheron en fer blanc qui se plaint de ne pas avoir de cœur (Manuel Valls ?) et un lion qui se plaint de ne pas avoir de courage (François Hollande ?). Tous ensemble, ils vont trouver le magicien (Robert Ménard en personne ?), pour qu’il leur donne ce qui leur manque et permette à Marianne de retrouver son pays de cocagne, la France de l’âge d’or des 30 glorieuses. Je vous passe les luttes homériques contre les méchantes sorcières (Marine Le Pen ?). Le magicien se révèle être un imposteur, mais ça, nous le savions déjà. Il s’enfuit dans le ballon destiné à sauver Dorothée. Il faudra que Marianne se fasse aider par les bonnes fées pour se sortir d’affaire grâce aux souliers d’argent conquis de haute lutte sur la sorcière.
Évidemment, c’est résumé à gros traits et je vous invite à vous reporter au roman ou à une de ses adaptations cinématographiques, mais c’est à peu près ça. On aura compris que Robert Ménard se verrait bien à la tête d’un mouvement qui raclerait le caniveau pour revendiquer des positions extrêmes, réunissant les « intellectuels » les plus racistes, les plus populistes, surfant sur la vague de la peur et de la haine des étrangers en brandissant une soi-disant menace d’invasion par des hordes de réfugiés. Lui qui s’est fait élire grâce au soutien du Front national souhaiterait maintenant s’en affranchir et obtenir l’adhésion de ses troupes sans lui renvoyer l’ascenseur. On peut dire en effet que c’est osé. Une nouvelle occasion de vérifier la formule de Michel Audiard : « les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ».