Question d’humeur

 

Un malheureux clic a effacé définitivement de mon ordinateur le billet prévu pour ce dimanche ! Plus de 2 h de travail effacé, autant dire que cela m’a mis de mauvaise humeur.

 

Humeur justement parlons-en, c’était le sujet de mon propos pour prolonger un peu le billet de dimanche dernier.

 

 

Communément, par humeur on désigne une disposition affective de l’esprit, ou encore un état d’âme persistant. On a un peu abandonné l’origine médicale qui désignait les liquides corporels tels que le sang, la lymphe, la bile pour ne plus garder que le terme d’humeur vitrée et d’humeur aqueuse pour les yeux.

 

Dans le langage courant, la liste des qualificatifs de nos humeurs est très longue, je vous donne un aperçu non exhaustif, vous pourrez compléter. On parle d’humeur massacrante (mieux vaut s’éloigner du sujet), d’humeur égale, changeante, exécrable, noire, méchante, de chien, bonne ou mauvaise, vagabonde (celle-là nous entraîne vers le rêve), badine (un peu désuète et peut-être coquine)… On peut aussi être d’humeur ou ne pas être d’humeur à, avoir des sautes d’humeur, et aussi rencontrer des incompatibilités d’humeurs, celles-là on sait jusqu’où elles peuvent mener dans un couple !

 

Plus sérieux, il y a aussi les troubles de l’humeur, celle qui en psychologie régit les émotions et l’affectif. Les excès dans les variations de l’humeur mènent à la dépression avec les degrés qu’on connaît dans ce dysfonctionnement comportemental. Cela va de la dépression unipolaire, appelée dépression nerveuse, jusqu’à la dépression majeure pouvant conduire aux délires voir aux hallucinations psychotiques, ou à la dépression cyclothymique qui alterne périodes dépressives et périodes d’humeur égale. Puis il y a enfin le trouble bipolaire autrefois appelé trouble maniaco-dépressif qui entraîne le sujet dans des états maniaques ou hypomaniaques souvent doublé d’épisodes dépressifs.

 

Pour ne pas rester sur cette note grave, il est à retenir que les Anglais qui souvent nous empruntent nos expressions (après tout, ils polluent bien notre langue avec leurs anglicismes) avaient emprunté au XVIIIe siècle le mot humeur retenant le sens de « penchant à la plaisanterie », ils nous ont renvoyé le terme au XIXe siècle en en changeant un peu le sens… En effet, le mot « humeur » anglais se traduit en français par le mot humour. Merci Messieurs les Anglais.

 

Alors pour faire front contre la dépression saisonnière qui nous guette et qu’on appelle dépression hivernale ou plus joliment « le blues de l’hiver », je vous recommande d’écouter souvent ceux dont Jules Renard disait qu’ils étaient « des hommes de bonne humeur », je veux parler des humoristes bien sûr.

 

L’invitée du dimanche

 

PS J’ai appris ce matin, que « les jeannettes » pouvaient arrêter de pleurer, un élan de solidarité leur a permis de recevoir suffisamment de dons participatifs pour relancer la fabrication des madeleines. De quoi mettre de bonne humeur n’est-ce pas ?