Cocorico !

Vous vous souvenez du sketch de Coluche où il disait qu’en France on avait les meilleurs hommes politiques français du monde ! On pourra ajouter désormais qu’on a aussi le meilleur économiste puisque le monde entier nous envie Jean Tirole, alors même que 99.9 % de ses concitoyens, dont votre serviteur, ignoraient jusqu’à son existence avant qu’il reçoive le prix Nobel d’économie.

 

On pourrait donc en déduire que les Français sont « hachement balèzes » en économie et qu’en conséquence notre pays devrait être dans le peloton de tête des performances dans ce domaine. On ne peut pourtant pas dire depuis déjà pas mal de temps que la France casse la baraque. De chocs pétroliers en crises économiques, on nous promet toujours un bout du tunnel qui s’éloigne à mesure que l’on s’en approche. Malgré les alternances, on a l’impression que la politique économique est toujours un peu la même. Autant sur les sujets de société il peut y avoir de vrais clivages, autant les questions économiques semblent rester le monopole des spécialistes, qui nous servent tous le même menu, en affirmant qu’il n’y a pas d’alternative.

Le fait qu’ils se soient tous plantés dans le passé, en ne voyant pas venir les crises, ne les empêche pas de nous prédire doctement l’avenir, à la manière des météorologistes, mais en pire, car ils expliquent mieux les phénomènes passés qu’ils ne peuvent prévoir les futurs. Alors quand notre ministre de l’économie pleurniche à la radio sur l’injustice dont il est victime dans l’opinion, j’avoue que j’ai du mal à m’émouvoir. Il se plaint de ce qu’on le juge pour ce qu’il est, un ancien banquier, plus que pour ce qu’il fait, en tant que ministre. Je vais le rassurer. Son impopularité ne peut que grandir après ses premières actions dans le cadre du budget 2015. Au cas où certains Français auraient encore des doutes, il s’est empressé de les dissiper par ses déclarations plus que malheureuses sur les pauvres qui pourront prendre le car, à défaut de se payer des moyens de transport plus coûteux.

Je ne pourrais trouver mieux pour conclure qu’en paraphrasant Coluche : « il y aura des riches, il y aura des pauvres, mais pour eux, ce sera très dur. »