Les grandes manœuvres

Nous sommes à peine sortis des dernières élections intermédiaires que tous les yeux des politiques se sont tournés vers les présidentielles, celles qui comptent vraiment, et qui entrainent dans leur sillage les législatives depuis le début de la 5e république. En ce qui concerne les Républicains, l’avant-dernière marche sera la plus importante, celle qui désignera leur candidat au cours des primaires de la droite et du centre. Côté socialiste, sauf surprise, le président sortant sera à nouveau candidat et tentera d’emporter le fauteuil pour deux de la finale où Marine Le Pen semble être assurée d’avoir sa place.

Dans ce jeu de chaises musicales, tout se jouera sur la capacité à réunir dès le premier tour le maximum de voix pour ne pas occuper la troisième place, synonyme d’élimination, sans lot de consolation. C’est dans ce contexte qu’il faut apprécier l’annonce de son retour en politique de Bernard Tapie. Chacun sait que ses chances de faire bonne figure sont très faibles, même s’il se prétend, comme tout le monde ou presque, le meilleur rempart contre le Front national. La question est : s’il se présente, à qui prendra-t-il des voix ? Henri Guaino a visiblement son idée là-dessus, lui qui est à peu près le seul à considérer ce retour comme une bonne nouvelle. Dans le même ordre d’idées, la position de Cécile Duflot sera intéressante à observer. Après la COP 21, elle mettra sûrement la barre très haut pour ne pas y « aller ».

À droite aussi, malgré la primaire, le candidat désigné pourrait avoir sur son chemin la candidature de François Bayrou, mais aussi, et c’est plus surprenant, celle d’un autre revenant en politique, le ci-devant Philippe de Villiers, surgi du diable Vauvert, et du Puy du Fou, drivé par l’ex-gourou de l’ex-président, Patrick Buisson. Comme Tapie, il est plus important par son pouvoir de nuisance éventuel que par son influence sur l’opinion. Le grand paradoxe de cette présidentielle à venir, c’est que tout risque de se jouer au premier tour, et que la place de deuxième soit plus enviable que celle de premier. Plus que jamais, les électeurs seront confrontés au vote « utile », ce qui devrait amenuiser encore l’offre politique et amener à des simplifications très réductrices. Il serait peut-être temps d’observer l’évolution d’un pays comme l’Espagne, où de nouvelles formations ont vu le jour, aussi bien du côté droit que du côté gauche, qui ont au moins eu le mérite de renouveler le personnel politique.

 

Commentaires  

#1 poucette 22-12-2015 17:27
avec la constitution actuelle ce scénario
cousu main arrange bien les dirigeants en place.la solution ne peut passer que par l'émergence d'un autre rassemblement
des forces de gauche
.autre que le front de gauche.....il reste à faire ! !!! ! ! !
!
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