À quel saint se vouer ?

Pour moi, ce pourrait être Saint-Benoît, fondateur de l’ordre des bénédictins, saint patron de l’Europe, censé apporter sa protection au village où je suis née !

Il est inscrit dans le calendrier des saints avec un jour précis où il est fêté, comme les 365 autres qui y figurent.

Comment en sont-ils tous arrivés là ? Le parcours est long et difficile pour avoir cet honneur.

1 une demande est faite par un fidèle à l’évêque d’un diocèse

2 ce dernier diligente une enquête

3 son résultat est transmis « à la congrégation romaine pour les causes des saints »

4 après examen par la congrégation, une décision est prise de soumettre le cas au pape pour déclaration de reconnaissance que le candidat a vécu de manière héroïque l’ensemble des vertus chrétiennes.

5 le pape déclare le candidat « vénérable »

6 on procède à la reconnaissance d’un miracle, phénomène prodigieux, guérison inexplicable

7 le candidat est alors appelé bienheureux et béatifié, c’est un acte de l’autorité pontificale préliminaire à la canonisation

8 après béatification, il faut la déclaration et la reconnaissance d’un deuxième miracle, on peut alors procéder à la canonisation.

Les deux miracles doivent avoir eu lieu au moins cinq ans après la mort du candidat.

Béatification et canonisation sont donc deux étapes pas toujours réalisables, certains fidèles restent bienheureux et ne sont jamais admis saints. Les bienheureux font l’objet d’un culte public réduit à certains diocèses ou communautés religieuses, et ne font pas partie de la liste officielle des saints de l’Église universelle.

Les premiers saints n’avaient pas besoin de toutes ces étapes, c’étaient tous des martyrs qui témoignaient du Christ, qui étaient souvent assassinés ou torturés pour leur foi par les mécréants, ayant vécu une vie héroïque, le premier d’entre eux fut Saint Étienne, lapidé à Jérusalem.

Les derniers canonisés :

Jean XXIII, mort en 1963, a été béatifié en 2000, et canonisé officiellement par le pape François en 2014, exceptionnellement après qu’un seul miracle soit reconnu, en même temps que :

Jean-Paul II, mort le 2 avril 2005, béatifié en 2011 par Benoît XVI.

Mère Teresa, morte en 1997, a été béatifiée en 2003 et canonisée officiellement le 4 septembre 2016, par le pape François.

Le XXIe siècle aura un saint, Carlos Acutis*, Brésilien, adolescent de 15 ans, décédé en 2006, appelé le cyber apôtre, il savait allier son quotidien à une foi inébranlable, on lui a reconnu deux miracles, il a été béatifié par François en 2020, et canonisé par le pape Léon XIV le 7 septembre 2025.

Avec les villes sanctuaires, fabriques de miracles, nécessaires pour être reconnu thaumaturge, l’église chrétienne n’est pas près d’être à court de ressources !

Les saints nous accompagnent sans qu’on y prête une attention religieuse particulière, dans le nom de nos villes et nos villages, ou comme saints patrons protecteurs des corporations, on a le choix pour solliciter sa protectrice ou son protecteur…

Qui notre président pourrait-il appeler à son secours ? Il n’y pas de Saint Emmanuel (qui signifie Dieu est avec nous), car c’est le nom même que Jésus devrait porter, reçu de la part d’Isaïe, ce serait comme s’appeler lui-même ! et il ne peut pas compter sur Saint Michel patron de la France, car il est aussi patron des Normands.

Il ne lui reste plus qu’à espérer un miracle.

L’invitée du dimanche

 

*le pape François a œuvré pour mettre en avant la sainteté du quotidien des laïcs