
Basses œuvres et haute trahison
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 10 mars 2025 10:51
- Écrit par Claude Séné

On dirait bien que l’opinion publique américaine est en train de prendre conscience du danger d’avoir porté au pouvoir pour la deuxième fois un personnage qui, certes, leur a promis monts et merveilles, mais se révèle de plus en plus un tyran imprévisible aussi bien sur la politique intérieure et la véritable chasse aux sorcières qui rappelle les pires moments du maccarthysme, que sur la politique étrangère, avec le lâchage en règle de l’Ukraine qui devra faire les frais du renversement d’alliances voulu par Donald Trump. La guerre commerciale engagée par le président américain à grands coups de droits de douane pourrait même se transformer en guerre tout court pour s’emparer des richesses et des ressources de pays étrangers, avec ou sans leur accord.
Et curieusement, c’est le discours d’un sénateur français, jusque là inconnu des Américains et de l’opinion publique mondiale, et même assez peu des Français eux-mêmes, qui a mis le feu aux poudres simplement en nommant les choses avec assez de justesse et en frappant l’imagination. Claude Malhuret, qui appartient à « l’extrême centre », une spécialité française, a qualifié Washington de « Cour de Néron », tandis que le milliardaire sur vitaminé chargé de pratiquer l’épuration de l’administration, Elon Musk, se voyait traité de « bouffon sous kétamine ». Ce discours, repris par le propre réseau social du milliardaire, qui prône tellement la liberté d’expression qu’il n’a rien pu faire contre la diffusion de ce brûlot, partagé par des milliers de membres de X notamment, et visionné des millions de fois, grâce, notamment, à sa traduction en anglais et en espagnol, assurée gracieusement par des utilisateurs, et la reprise par de grands médias américains.
Si l’on ajoute à cela que les ventes du véhicule électrique porte-étendard de la réussite de Musk dans le domaine automobile, la marque Tesla, sont en chute libre, et que la Bourse, qui reflète l’état de l’Union au jour le jour montre son inquiétude, voire une forme de fébrilité au gré des positions fluctuantes du Néron au petit pied, qui menace la terre entière selon l’humeur du moment, on comprend que l’opinion américaine a tendance à être déboussolée, même si elle n’a pas basculé dans l’opposition. En Europe aussi les dirigeants sentent le vent tourner et les discussions sur une politique commune de défense reflètent une évolution indéniable sur le sujet. Même si c’est anecdotique, on relèvera le début d’un mouvement de boycott visant les productions américaines, qui donne un espoir de prise de conscience de l’opinion mondiale que les États-Unis, dirigés par Donald Trump et une clique de courtisans serviles, non seulement ont trahi l’Ukraine et leur engagement aux côtés de leurs alliés de longue date, mais se rendent coupable de haute trahison en allant contre les intérêts bien compris de leur propre peuple.