Censure, quand tu nous tiens !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 1 décembre 2024 10:40
- Écrit par L'invitée du dimanche
Je ne veux pas parler de celle qui menace le gouvernement, mais de celle qui se définit comme une interdiction, une proscription limitant la liberté d’expression par un pouvoir étatique, religieux ou privé, elle s’applique sur toutes les formes de communication, écriture, expression artistique et tous les médias, radio, télé, Internet, réseaux sociaux.
Déjà dans l’Antiquité, la censure était exécutée par des magistrats, assesseurs et inspecteurs des mœurs et de la conduite, menant parfois à exercer une justice sommaire décidant ce qui était bien ou mal.
La France a une longue histoire de censure gouvernementale du XVIe au XIXe siècle. En 1805, Napoléon a muselé la presse en supprimant 60 journaux sur 73 existants à Paris. Il met en place un censeur qui lit tous les articles par journal autorisé (le censeur était payé par le journal) ! Il crée une police secrète dirigée par Joseph Fouché, qui infiltre tous les milieux, ils fichent les citoyens en bons et « mauvais » sujets.
En principe, la liberté de la presse est garantie par la Constitution, donc les cas de censure devraient être limités, mais pourtant de 1950 à 1970 le contrôle était très strict sur les radios et les télévisions.
L’ampleur de la censure varie d’un État à l’autre, Internet, et les réseaux sociaux qui ouvrent largement la voie d’échanges multiples, ont conduit à mettre en place des lois limitant, donc censurant certains contenus sous peine d’amende.
En France sont interdits tous les contenus faisant l’apologie du terrorisme, du nazisme, de la haine raciale. La loi HADOPI de 2009, autorise à déconnecter les internautes en infraction, et en 2013, 2015 et 2020, on élargit la censure par le blocage de sites projihadistes, pédophiles, pédopornographiques, sexistes, homophobes, sexuels, érotiques, blasphématoires, les responsables ont 24 heures pour supprimer les contenus incriminés.
(On peut craindre une possible dérive par l’utilisation abusive permettant à la police française de censurer des contenus politiques.)
Les pays de l’Asie, de l’Est, de l’Asie centrale, du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, la Corée du Nord sont soumis à un filtrage imposé par l’État, Cuba utilise un intranet, en Chine le système de censure est le plus strict du monde, qu’il est cependant possible de contourner grâce à la perméabilité des frontières virtuelles, et grâce aux progrès technologiques donnant accès au Dark Web, aux proxys, et réseaux privés, Anonymous… les réseaux sociaux Facebook, Instagram, éditent des contenus sensibles très accessibles !
Ce large déploiement de la toile a mené l’État européen à prévoir la protection des utilisateurs et de leurs données personnelles publiées sur les différents médias avec la loi « le droit à l’oubli » de 2014 qui consiste à obtenir l’autorisation de la suppression d’informations anciennes préjudiciables à l’internaute, permettant avec elle le meilleur comme le pire, par exemple de quoi se refaire une virginité. C’est à ce titre que Google s’est vu contraint de supprimer certaines informations d’un citoyen espagnol, et que dans un deuxième cas Facebook a été contraint de supprimer un matériel diffamatoire bien que ce dernier soit considéré comme illégal selon les lois autrichiennes !
Cela ouvre le questionnement de la réglementation d’Internet, respect des lois nationales limitant la liberté d’expression, variant selon les pays, ou respect d’une réglementation internationale censurant la censure qui reste à créer ?
Censeurs et législateurs ont encore de beaux jours devant eux.
L’invitée du dimanche