Donald Trump énormément

En effet, le milliardaire américain candidat à l’investiture pour l’élection présidentielle de 2016 se présente aux primaires sous la bannière républicaine, dont l’emblème est un éléphant. Mais Donald n’est pas regardant sur l’engagement politique. Il est prêt à quitter les Républicains comme en 1999 quand le parti lui avait préféré un autre candidat, pour se présenter sous son propre étendard en indépendant. Bien que l’aventure n’ait pas réussi à Ross Perot, un autre magnat de l’informatique en 1992, il est persuadé du pouvoir de son argent et de sa popularité acquise à la télévision grâce à l’émission qu’il y anime.

Donald Trump aimerait faire croire qu’il a débuté en ramassant une pomme dans la rue et l’avoir vendue après l’avoir nettoyée et fait briller, lui permettant d’acheter deux pommes, etc. Tout comme Rockefeller, à qui l’anecdote est attribuée, il a en réalité hérité de la fortune paternelle et l’a fait fructifier. Devenu beau comme Crésus, il a collectionné les femmes mannequins plus décoratives les unes que les autres, malgré un physique assez quelconque et une catastrophe capillaire au sommet de la tête. Sa démagogie naturelle, alliée à l’expérience de la téléréalité, en fait un personnage qui fait illusion sur la fraction des Américains la plus réactionnaire.

Au premier débat qui a opposé 10 des candidats déclarés à l’investiture républicaine, il a écrasé la concurrence par sa maitrise de l’outil télévisuel, en focalisant l’attention sur ses positions. Il est d’ailleurs pour l’instant crédité de 20 % d’intentions de vote dans les sondages, devant tous ses concurrents. Donald Trump est un amuseur et il plait aux Américains par son style où le franc-parler tient lieu d’idéologie. Ce qui lui permet d’avancer des énormités sans que cela lui nuise vraiment. Il fait de la politique comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, n’hésitant pas à rappeler qu’il a financé les campagnes de ses concurrents, multipliant les déclarations racistes et misogynes.

L’homme a cependant son tendon d’Achille. Comme beaucoup de démagogues, il est d’une totale crédulité quand on le flatte, et également d’une inculture notoire. C’est ainsi qu’il vient de se faire piéger en retweetant un message dans lequel un pseudo-admirateur affirmait que son père s’apprêtait à voter pour lui, assorti de la photo du tout nouveau chef du parti travailliste anglais, Jeremy Corbyn. Si Dieu bénit vraiment l’Amérique, il lui évitera cette caricature de président, qui séduit malheureusement une partie de ses ouailles.