Hello goodbye !

C’est à cette chanson des Beatles que j’emprunte le titre de cette chronique, car je trouve qu’il illustre bien la valse-hésitation autour de la prime de départ de Michel Combes du groupe qu’il a dirigé pendant deux petites années, Alcatel-Lucent. « Tu dis oui, je dis non, tu demandes pourquoi, je dis j’en sais rien », voilà en substance l’argument simplissime des Lennon, Macca et consorts dans ce succès planétaire des années 60. Le PDG démissionnaire vient de renoncer à près de la moitié des primes votées par le conseil d’administration pour le récompenser d’avoir bien bradé l’entreprise et le dissuader d’aller jouer les mercenaires auprès de la concurrence.

Comme si la loyauté de l’ancien patron à l’égard de ses actionnaires pouvait être mise en doute. Ce n’est pas le genre de la maison de se vendre au plus offrant. Si ? Ce n’est pas exclu ? Ça dépend du montant ? Ah, bon, vu comme ça, alors 7,9 millions, c’est donné. D’autant que l’on parlait auparavant de 13,7 millions et que Michel Combes, qui n’est pas intéressé, demandait 20 millions, une somme raisonnable pour rester propre et chercher du travail ailleurs. Euh ! Au temps pour moi, du travail, il en avait déjà trouvé. C’est même un peu pour ça qu’il démissionnait d’un emploi plutôt rémunérateur, à défaut d’être stable. Mais la stabilité, à ce niveau de salaire, on s’en fout un peu, non ? Je dirais même que plus on tourne, plus on gagne. Dans l’idéal, si Michel Combes avait pu partir avant même de rentrer chez Alcatel, c’était tout bénef.

Oui, parce que si le goodbye d’Alcatel est conséquent, le hello de SFR Numéricâble est encore plus juteux. La maison mère, Altice, en guise de bienvenue, lui attribuerait des stock-options potentiellement valorisées à 100 millions. Une somme non démentie par Altice qui profite de sa cotation à Amsterdam pour ne pas être tenue de révéler les salaires et primes de ses dirigeants. De là à penser que c’est pour cette raison que Michel Combes est rémunéré directement par la holding et non par sa filiale, que cela ne m’étonnerait qu’à moitié. Et pour quelle raison les entreprises s’arrachent-elles à prix d’or les services de ce dirigeant ? Probablement parce qu’il a réussi à faire passer pour un succès la liquidation de son entreprise, rachetée par Nokia, ce qui en fait le fossoyeur le mieux payé de France. Chapeau bas !