Un éléphant
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 31 mai 2024 10:37
- Écrit par Claude Séné
Ce ne sera peut-être pas le jour le plus long pour Donald Trump, même si le jury a pris son temps pour délibérer sur son affaire de paiements dissimulés à une ancienne gloire du porno, mais il s’agit à coup sûr d’une date historique. C’est en effet la première fois qu’un ancien président des États-Unis, et à nouveau candidat à la prochaine élection présidentielle, aura été reconnu coupable dans un procès pénal. Un verdict très clair, acquis à l’unanimité, et sur les 34 questions posées. Selon la loi américaine, il faudra attendre quelques semaines pour connaître le quantum de la peine, qui peut conduire Donald Trump en prison, même si c’est peu probable.
Si l’on regarde le verre à moitié plein, c’est déjà énorme que l’ancien président soit condamné, mais cela ne l’empêcherait pas de se présenter et même d’être élu régulièrement et d’exercer ses fonctions, tout en étant reconnu coupable de faits graves, dont le pire, aux yeux de l’opinion publique américaine reste le mensonge et la dissimulation. Richard Nixon en son temps a évité la prison et le déshonneur (quoique…) en démissionnant de ses fonctions. On peut compter sur la pugnacité et l’énergie du candidat pour user voire abuser de tous les recours possibles afin de mener campagne et de se poser en victime d’un complot similaire à celui qui a permis, selon lui, à son adversaire de lui voler l’élection il y a 4 ans, alors que c’est lui qui a tenté de prendre de force le Capitole pour inverser le résultat du scrutin.
Même si Donald Trump n’a pas toujours penché du côté républicain, il en a pris le symbole en adoptant le comportement de l’animal emblématique du « Grand Old Party », l’éléphant. Et il a pris pour habitude de foncer droit devant, sans se soucier des conséquences, comme un pachyderme lâché dans un magasin de porcelaine. Ça passe, ou ça casse ! Ça lui a plutôt réussi jusqu’ici, à part son échec de 2020, et s’il était porté à nouveau au sommet des États-Unis, il poursuivrait et amplifierait la politique désastreuse engagée lors de son précédent mandat, au détriment du peuple américain, mais aussi de l’état global du monde, dont il se fiche du tiers comme du quart, en flattant l’isolationnisme naturel de son électorat. Il est difficile sinon impossible d’évaluer l’impact de sa condamnation sur la campagne électorale. Ses partisans semblent sourds et aveugles à toutes les casseroles dont il est affublé. Comme souvent, l’élection pourrait se jouer sur quelques états clés, et cette condamnation pourrait faire basculer des donateurs hésitants du bon côté de la force. Ce qui ne serait que justice. Pour conclure, en parodiant le titre du film d’Yves Robert de 1976, on pourrait dire : « un éléphant, ça Trump énormément ».