Rétrospective
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 26 mai 2024 10:28
- Écrit par L'invitée du dimanche
Le billet d’aujourd’hui, je me dois d’être honnête avec mes lecteurs, a été écrit il y a exactement 10 ans (déjà) et me semble encore d’actualité… je me suis permis ce plagiat à moi-même, compte tenu de circonstances matérielles difficiles pour écrire.
Bonne fête, maman.
Impossible d’échapper à ce marronnier ! D’y succomber m’a permis de réparer quelques erreurs qui ont géré mon rapport à cette fête depuis des années. En effet, voulant être fidèle à mes convictions politiques, j’ai refusé pendant des années que mes enfants sacrifient à ce rituel, persuadée que nous devions la célébration de cet événement au gouvernement de Vichy et au maréchal Pétain, désireux de mettre en avant les valeurs « travail, famille, patrie » avec les sous-entendus réactionnaires que cela implique…
Eh bien, j’avais tort, cette célébration de la mère remonte à la Grèce antique où l’on fêtait Rhéa, mère de tous les dieux. Napoléon lui-même proposa « une journée des mères » qui se transformera en une journée des enfants, le vrai départ de la journée des mères se fera en 1918 à Lyon à l’initiative du colonel Lacroix Laval, désireux de mettre à l’honneur les femmes, mères et épouses des combattants tombés au champ d’honneur. Le gouvernement de Vichy n’a fait que mettre au calendrier cette commémoration devenant ainsi une fête nationale officielle…
Voilà un historique un peu raccourci. Ce qui m’intéresse aujourd’hui c’est de réaliser que je me suis privée de ces petits cadeaux touchants, fabriqués avec leurs petites « mimines », que mes filles auraient sûrement eu plaisir à m’offrir pour me prouver leur affection. On pourra toujours se moquer des colliers de nouilles, des pots de yaourt décorés, cela n’enlèvera rien au mérite de tous les enfants soucieux ce jour-là de prouver leur amour à leur mère.
Qu’importe la récupération commerciale qui permet de vendre parfum, fer à repasser, séchoir à cheveux… les enfants sont bien au-dessus de ces contingences matérielles ! Leur attachement à cette fête dépasse largement le débat qui anime certains enseignants « pour ou contre » les cadeaux fabriqués à l’école, ils sont bien capables tout seuls de créer l’objet souvent maladroit, mais toujours touchant qui sera la marque de leur lien avec leur maman.
Je n’ai pas voulu remettre en cause le principe même de cette fête célébrée pratiquement dans le monde entier, cela mériterait un autre billet : « une journée des mères » aurait peut-être été plus pertinente pour rendre hommage à toutes ces mères courages du Chili, de l’Argentine et d’ailleurs, et que dire de l’évolution de ce concept à l’ère des bébés-éprouvette, des mères porteuses, des PMA ?
Je me contenterai, à travers l’aide complice que j’ai apportée à ma petite fille dans sa « création artistique » c’est ainsi qu’elle l’a appelée, destinée à sa mère, d’effacer les quelques regrets que je pourrais avoir de m’être privée de celle de mes deux filles.
(Écrit le 25/05/2014)
Voilà avec un peu de nostalgie et juste à temps, ma contribution à la glorification de l’amour maternel et filial.
L’invitée du dimanche