Tous drogués ! ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 19 mai 2024 10:13
- Écrit par L'invitée du dimanche
Un récent rapport choc du Sénat sur le marché de la drogue fait état d’une France submergée par le narcotrafic, révélant un chiffre d’affaires de 3,5 milliards ainsi que l’émergence d’une corruption, embryonnaire, mais inquiétante, des agents publics et privés.
Les drogues concernées sont nombreuses, arrive en tête le cannabis (le plus accessible, peu coûteux) suivent les amphétamines, la cocaïne et les opiacés, la méthadone, le crack…
À toutes ces drogues dures, il faut ajouter le tabac, responsable de 73 000 décès par an, l’alcool, 49 000 décès, qui ne font pas l’objet du trafic, d’autant plus redoutables, car banalisées, et le détournement des médicaments d’ordonnance vers le marché noir, ou prescrit légalement, Fentanyl, oxycodone, tramadol et toute la liste des antianxiolytiques et tranquillisants de toutes sortes, Xanax, Valium, antidépresseurs, somnifères….
Les usagers sont pour la plupart polyconsommateurs, alcool, tabac, médicaments psychotropes, cannabis, il n’y a pourtant pas de glissement mécanique d’un produit à l’autre, cependant l’accessibilité à la cocaïne est de plus en plus facile, peu chère, 70 € le gramme, 20 €, 10 € si on la fractionne.
Le profil du consommateur varie suivant le milieu social, il évolue dans le monde de la prostitution, il est petit dealer, jeune en errance, ou bien il fait partie de milieux bien intégrés (celui du showbiz ou du business) et consomme dans des espaces festifs.
Quel qu’il soit, le consommateur, pour des raisons multiples, de facteurs personnels, de contexte social, est en quête de plaisir, il recherche un effet désinhibiteur, antistress, stimulant, apaisant, hallucinogène, pour se sentir libre. Qu’il se shoote à la cocaïne, ou en inhalant de la peinture, du pétrole, de la colle, il tombe vite dans le piège de l’addiction et/ou de la dépendance.
L’addiction est considérée comme une maladie cérébrale chronique et récidivante, résultant d’une consommation répétée d’un produit ou d’une activité visant à procurer du plaisir, à apaiser une souffrance physique ou psychique, et qui conduit à la perte de contrôle de la consommation. Il y a des addictions sans substances, créées par les jeux de l’argent, les jeux de hasard, les jeux vidéo, Internet, le sport, la télé, le sexe.
La dépendance est un syndrome, le sujet ne consomme pas pour le plaisir, mais pour ne pas subir les effets désagréables du manque, et retrouver un état normal, c’est le cas des antidouleurs, qui rendent dépendants, mais pas addicts. La dépendance physique créée par la consommation de médicaments concerne tout le monde, et à ce titre nous sommes tous drogués !
La consommation de drogues a pour effet des atteintes cérébrales provoquant des troubles neuropsychologiques, des déséquilibres émotionnels, elle génère la délinquance, en augmentant la violence et le désordre social qui font la une des journaux au quotidien !
Les messages de prévention ont un impact très limité, la création de salles de shoot est un échec. On peut bien multiplier les sections spécialisées dans les hôpitaux pour gérer la dépendance et le sevrage, mettre en place les traitements de substitution, on peut aussi légaliser la consommation de cannabis comme en Allemagne, à Malte et au Luxembourg, autoriser le cannabis thérapeutique dans 21 pays européens (la France en tête de la conso en Europe consent un essai sur 3000 participants !) On aura sauvé quelques individus, mais pas résolu le mal aux multiples tentacules !
L’invitée du dimanche
Drogue info service : 0800 23 13 13