La nouvelle peine de mort
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 18 mai 2024 10:59
- Écrit par Claude Séné
Enfin, nouvelle n’est sans doute pas le terme le plus approprié, puisqu’il est vrai que les morts liées à l’exercice de la légitime défense n’ont en réalité jamais cessé d’exister. Ce qui me frappe, c’est l’apparente banalisation qui les entoure. L’abolition de la peine de mort dans le droit français, portée par Robert Badinter en 1981 a été et reste une avancée décisive dans l’humanisation de la justice, dans une perspective de l’exercice du droit et non d’une quelconque vengeance de la société à l’égard des criminels les plus endurcis. Cette mesure n’est pas remise en cause officiellement et aucun parti politique ne demande, à ma connaissance, son rétablissement.
Toutefois, l’opinion publique pourrait être tentée par un recours à la peine capitale devant l’atrocité de certains crimes, notamment ceux qui touchent les enfants, et je remarque que les auteurs d’attentats terroristes ont été, pratiquement tous, abattus par les forces de l’ordre lorsqu’ils ont été sommés de se rendre. Tant et si bien que la question ne se pose même plus. Les terroristes endoctrinés souhaitent mourir en martyrs, et les policiers ou les gendarmes s’en chargent. Je suppose que c’est pratiquement inévitable, bien que difficile à admettre moralement. Plus délicate encore la question de la légitime défense. Hier encore, un homme armé d’un couteau et d’une barre de fer, qui tentait de mettre le feu à une synagogue à Rouen, a été tué par un policier qui aurait riposté à la menace en tirant à 5 reprises avec son arme de service. Toute la scène ayant été filmée par la caméra-piéton du policier, il serait établi qu’il a respecté les règles d’engagement, et il n’encourrait donc aucune sanction pour un usage disproportionné de la force. Soit. Et tant mieux s’il est établi que la police n’a commis aucune erreur.
Il n’en reste pas moins que c’est une responsabilité écrasante que de devoir prendre une décision de vie ou de mort en quelques secondes, alors que la société elle-même a décidé de se l’interdire et que les conditions de son exercice sont parfois délicates au point de justifier des débats approfondis comme dans le procès de Mme Sauvage pour le meurtre de son mari violent. Ce qui m’a le plus surpris, c’est l’attitude du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui n’en rate décidément pas une en ce moment, qui a déclaré que le policier, qui n’a apparemment fait que son devoir, recevrait pour cela une décoration de la République. C’est une excellente nouvelle pour la maison Drago à Paris, qui est chargée de la fabrication des médailles de la Légion d’honneur, et qui devrait voir son chiffre d’affaires augmenter de façon significative au cours du 2e semestre cette année.
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