Désespérance,
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 6 septembre 2015 10:35
- Écrit par L'invitée du dimanche
La mienne n’a rien de comparable à celle qui envahit tous ces réfugiés, Syriens entre autres, qui pensaient trouver en fuyant la guerre un accueil digne et responsable des pays auxquels ils demandaient asile. La colère aussi les habite, l’un d’entre eux, interviewé hier, l’exprimait face aux humiliations, aux privations, au manque de respect, qu’il rencontrait au cours de leur douloureux exode : « j’avais une autre image de la démocratie ».
Encore un billet de plus me direz-vous sur cette tragédie des migrants, mais même si je sais que ma petite voix ne portera pas très loin ce message, je ne peux m’empêcher d’adhérer à ce que disait Simone de Beauvoir : « ce qui est scandaleux dans le scandale, c’est qu’on s’y habitue ». Il faut donc tout faire pour lutter contre cette inexorable indifférence qui dans peu de temps prendra la place de l’émotion, de l’indignation, de la mobilisation, qui, en ce moment, animent les gens de bonne volonté et un peu aussi les dirigeants de ce monde. Alors oui ma voix a du sens, comme la vôtre, et il faut la faire entendre comme celle de ces 11 000 personnes proposant rien que sur l’île de France d’accueillir des migrants !
Il est vrai cependant que la solution ne dépend pas de l’engagement individuel, mais que ceux qui la détiennent ont tout fait pour mettre en place la tragédie ou a minima n’ont rien fait pour la limiter.
On se souvient sûrement encore des menaces internationales de représailles faites à Bachar El-Assad s’il était prouvé qu’il avait utilisé des armes chimiques à l’encontre de son peuple… mascarade, soutenue par une ONU impuissante !
La communauté internationale, États-Unis en tête avec l’attaque de l’Irak a laissé s’installer un chaos qu’elle a pour des raisons politiques et aussi économiques été ensuite incapable de gérer. Là aussi difficile d’oublier les complicités de nos propres dirigeants, Chirac en tête, avec Bachar El-Assad ou Kadhafi. Ceux qui payent très cher cette inconséquence peuvent bien passer par profits et pertes sans plus d’émotion. S’ils avaient su prévoir qu’ils préparaient le terrain pour les différents mouvements djihadistes extrémistes, peut-être les instances internationales auraient-elles agi autrement ? Quand on pense qu’en quatre ans, 8 millions de Syriens se sont exilés, le plus grand nombre accueilli dans des camps dans les pays d’Extrême-Orient limitrophes (surtout pas au Qatar et Émirats), on frémit devant tant d’aveuglement des gouvernants qui se trouvent face au dilemme, choisir la peste ou le choléra : Assad ou l’État islamiste. Difficile de croire que la seule photo « du dormeur du mal » comme l’appelle la presse, ait suffi à bouleverser leur conscience et leur comportement, et pour éclairer le titre de ce billet, je vous livre ce refrain qui tourne dans ma tête depuis quelques jours : « quand les hommes vivront d’amour, ce sera la paix sur la terre, les soldats seront troubadours, mais nous, nous serons morts mon frère »
L’invitée du dimanche