« Grosse » fatigue

Personne n’y échappe ! La fatigue, c’est un état de difficulté à effectuer des efforts physiques, à maintenir une activité intellectuelle, c’est le signe d’un mode de vie perturbé.

Elle peut être passagère, ou réactionnelle à la suite d’un surmenage ou d’une infection, elle peut être durable si elle est en lien avec une maladie chronique ou une souffrance psychique. Quand elle est anormale, on la qualifie d’asthénie.

Elle subsiste alors après le repos et donne la sensation désagréable et pénible de mener à bien les activités quotidiennes.

25 % des personnes consultant un médecin, se disent être fatiguées ! Les causes de la fatigue sont nombreuses et parfois multiples : insuffisance de repos, insomnie, situations de stress, rupture affective, difficultés familiales, à la suite d’exercices physiques intenses, ou au contraire par manque d’activité physique qui entraîne une perte de masse musculaire, conséquence de maladies infectieuses, ou neurologiques et musculaires, de cancers… autant de situations auxquelles il faut ajouter les anxiétés et les angoisses générées par la pression sociale, l’inflation dans le contexte économique, les dégradations environnementales, le réchauffement climatique….

Les conséquences de la fatigue, dans le cas d’une fatigue intellectuelle ou psychologique, une capacité mentale réduite, une inattention, une démotivation, une indécision face aux situations du quotidien, une irritation, un manque de concentration, des maux de tête… dans le cas d’une fatigue physique, dégradation physiologique, faiblesse, épuisement… dans le cas d’une fatigue émotionnelle, tristesse, somnolence, léthargie, perte de désirs…

Dans un monde où la performance est l’objectif, on peut faire confiance à la médecine (même s’il y a des cas comme le syndrome de fatigue chronique et la fibromyalgie, où cette dernière se déclare impuissante) à la parapharmacie, aux différentes approches psychologiques, aux nombreux magazines de santé, pour proposer des moyens pour la surmonter et redevenir un citoyen productif et heureux !

La fatigue existe aussi en politique, même s’il est mal vu de l’avouer et nos élus y réagissent différemment selon qu’ils soient de gauche ou de droite ! Dominique Voynet, François Hollande, par exemple, reconnaissent publiquement qu’ils ont besoin de « recharger leur batterie », tandis qu’à droite il est interdit de défaillir, Le Pen parle d’une petite fatigue exceptionnelle du dimanche soir, et Nadine Morano est sommée de corriger une déclaration avouant sa faiblesse. Quant à Macron, il fustige les esprits fatigués d’une génération de somnambules dont il ne veut pas être. Quand il prend quatre jours de congé à la Toussaint, ce n’est pas parce qu’il est fatigué, c’est pour mieux gérer son effort !

Rien d’étonnant alors que la fatigue touche aussi le citoyen, lassé d’une démocratie, elle-même fatiguée, qui se manifeste par un désintérêt dans les processus électoraux, dans les institutions, les jeux semblent déjà faits. Les électeurs sont fatigués de la politique spectacle, de l’occupation de l’espace médiatique pour nourrir une image plus que des idées, le terrain est prêt pour favoriser la montée du populisme pour une extrême droite qui tient le coup !

Espérons que les résultats des Européennes de juin prochain contrediront mon pronostic, pour que je ne fasse pas miennes les paroles de Souchon…*

« Tu verras bien qu’un beau matin fatigué, j’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté, tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi, assis par terre comme ça… »

L’invitée du dimanche

*« s’asseoir par terre »