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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 11 mai 2024 11:10
- Écrit par Claude Séné
C’est donc le grand soir, que certains attendent depuis l’an dernier, avec la finale du concours dit de l’Eurovision, bien qu’il ne reflète pas exactement l’Europe géographique et historique ni l’Europe économique ou politique, puisque l’Australie est la nation la plus exotique et lointaine à participer. Cet éclectisme explique sans doute l’attractivité du concours auprès des nombreux pays participants, au point qu’il faut désormais organiser des demi-finales pour départager les candidats et éviter que la finale, déjà très longue, ne devienne carrément interminable. La France est dispensée de demi-finale, non pas pour une qualité exemplaire de ses prestations, qui ont parfois tourné au désastre, mais grâce à une contribution financière plus élevée.
Car, il ne faut pas se le cacher, la performance artistique n’est pas totalement indépendante de considérations économiques, voire commerciales. C’est ainsi que le comité d’organisation s’est penché très sérieusement sur le chanteur représentant la Finlande, dont le nom, à lui seul, semble une publicité à peine déguisée en faveur d’un système d’exploitation certes périmé, mais représentant une marque bien connue, puisqu’il s’agit de Windows95man. En réalité, ce n’est pas son nom ou l’allusion commerciale qui a fait débat, mais sa tenue jugée trop légère puisqu’il portait des sous-vêtements couleur chair pouvant choquer dans certains pays. Un compromis a finalement été trouvé puisque le chanteur a pu conserver sa tenue, moyennant le floutage, non pas de ses parties intimes, mais du logo trop explicite. Une décision que je trouve sage puisqu’elle illustre l’idée selon laquelle la pornographie ou l’obscénité ne sont pas nécessairement là où on les attend. La réussite semble d’ailleurs sourire à l’audace du candidat représentant la Finlande, qui s’est qualifié pour la finale avec sa chanson « no rules », pas de règles, tout un symbole.
C’est pour de tout autres raisons que la polémique a touché la participation d’Israël au concours, en raison de la situation à Gaza. En effet, la Russie et la Biélorussie ont été écartées de la compétition, pour cause de guerre contre l’Ukraine, qui, elle, est qualifiée pour la finale. Ce qui était en cause concernant Israël était le contenu idéologique de la chanson représentant le pays, qui a été aménagé à la demande du comité d’organisation, et qui illustre bien la difficulté d’aborder des questions de ce type dans un concours qui se veut consensuel. Un problème qui ne devrait pas toucher la chanson représentant la France interprétée par Slimane, dont le titre résume bien le propos : « mon amour ». Nous devrions donc éviter, cette année encore, d’avoir à organiser la prochaine édition du concours depuis 1977 et la victoire de Marie Myriam. On a juste frôlé la catastrophe en 2021 avec la deuxième place de Barbara Pravi. Est-ce que je regarderai la cérémonie ce soir ? Désolé, j’ai cinoche.