À vot’bon cœur !

Pour certaines familles, ce mercredi 16 août était attendu avec impatience. C’est aujourd’hui que leur est versée l’Allocation de rentrée scolaire (ARS) qui leur permettra de commencer les courses de rentrée pour les fournitures scolaires, sans devoir se retrouver dans la cohue de dernière minute, synonyme d’énervement et de recherche parfois infructueuse des produits demandés par l’école ou le collège. Cette aide versée par la Caisse d’Allocations Familiales est loin d’être anecdotique. Elle concerne 3 millions de familles et 5 millions d’enfants et elle est octroyée sous conditions de ressources. Elle sera cette année de 398 euros pour les plus jeunes, jusqu’à 434 euros pour les adolescents.

Une somme bienvenue donc, qui a été revalorisée de 5,5 % seulement, alors que l’inflation générale est officiellement de 5 à 6 %, et qu’une étude réalisée par UFC Que choisir pointe des hausses des fournitures de 8 à 10 % en moyenne avec des pics à 14 % sur la papèterie, voire 34 % ponctuellement sur des produits tels que des feuilles simples. Selon le bréviaire libéral, la concurrence acharnée entre les distributeurs, que soutient de son côté Michel-Édouard Leclerc qui prétend défendre les consommateurs et leur pouvoir d’achat, aurait dû permettre une stabilité des prix, que l’on est loin de constater. La tension sur les matières premières a servi de prétexte à des augmentations de prix au détail sur la plupart des secteurs d’activité, et beaucoup d’acteurs économiques ont profité de cet effet d’aubaine pour reconstituer des marges mises à mal par l’atonie des échanges commerciaux pendant le confinement. Ce constat d’un contexte inflationniste et de paupérisation peut être observé dans la plupart des domaines. Nos journaux télévisés sont remplis de reportages, qui, sur les étudiants qui ne peuvent plus s’en tirer sans l’aide de leur famille, qui, sur les vacanciers rançonnés par les stations-service et les gares de péage sur les autoroutes, et ainsi de suite.

Sans tomber dans le misérabilisme, on voit bien que la société en est réduite à subventionner les citoyens pour leur permettre de vivre normalement, sans y parvenir nécessairement. Dans une organisation sociale un tant soit peu équitable, les rémunérations devraient au moins permettre à ceux qui les perçoivent de faire face aux besoins de base de leur existence. Au lieu de quoi, le gouvernement essaie de colmater les brèches, à grand renfort de rustines, pour pallier, autant que faire se peut, des injustices criantes, en subventionnant les produits de première nécessité, tels que l’énergie, par exemple. C’est une course perdue d’avance, qui pénalisera encore plus les plus fragiles, malgré les efforts méritoires de bénévoles, qui font de leur mieux pour atténuer les effets néfastes de cette politique. À l’inverse, le nombre de millionnaires n’a jamais été aussi élevé en France : près de 3 millions en 2022, soit le troisième rang mondial derrière les États-Unis et la Chine. Cherchez l’erreur !

Commentaires  

#1 jacotte86 16-08-2023 12:06
ma mère disait"c'est un cautère sur une jambe de bois"...vive la sagesse populaire
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