Les 400 coups
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 5 août 2015 10:32
- Écrit par Claude Séné
Mais qu’est-ce qui a bien pu leur passer par la tête, se sont interrogé les parents d’élèves de l’école maternelle de ce quartier sensible de Melun quand ils ont découvert le saccage des locaux par une vingtaine d’enfants dont le plus jeune n’avait que 5 ans ? Probablement victimes d’une amnésie partielle, ils ont oublié que l’enfance n’est pas un long fleuve tranquille, et que des pensées destructrices les ont probablement traversés eux aussi au même âge. Dans ce cas précis, rien de bien mystérieux. Les frustrations engendrées par des conditions de vie difficiles des adultes retentissent inévitablement sur les enfants et les adolescents.
Les symboles de l’état, rendu responsable de tous les maux, sont les premiers visés : police, gendarmerie, pompiers, transports en commun, et bien entendu, l’école. Ce sont très souvent les maternelles qui sont victimes de ces déprédations, alors que les auteurs sont fréquemment déjà au collège, avec la complicité d’un petit, au fait des locaux. Ces jeunes se vengent, tout simplement, et se laissent aller au plaisir morbide de la destruction. Un plaisir élaboré sous une forme plus sophistiquée dans le cas des adeptes dits gothiques qui ont profané un cimetière chrétien en Meurthe-et-Moselle. Les deux adolescents mineurs qui ont reconnu les faits semblent avoir agrémenté leurs dégradations d’un folklore sataniste, auquel je serais surpris qu’ils croient sincèrement. Là encore, la population, choquée, conclut que ces jeunes ne respectent vraiment rien, alors qu’il s’agit d’un passage à l’acte manifestant plus d’inconscience et de bêtise que de perversité profonde.
Pour graves qu’ils soient, ces actes n’ont eu que des conséquences matérielles et symboliques. Ce qui n’est pas le cas de cette idée folle de ces adolescents morbihannais qui se sont entassés à 14 dans une fourgonnette pour rentrer chez eux après une soirée privée apparemment bien arrosée. Quatre d’entre eux sont morts dans l’accident et la sortie de route de la camionnette, et les dix autres blessés plus ou moins grièvement. Tous étaient mineurs et le conducteur ne possédait pas le permis de conduire. On voit par-là que faire des bêtises, et même des grosses, est bien une caractéristique de l’enfance et de l’adolescence, qui parfois se prolonge bien tardivement, mais qu’il arrive que les conséquences en soient dramatiques, qu’on y perde la vie, ou que l’on se la gâche pour le reste de ses jours. Dur métier que celui d’être parent.