L’hôpital et le chaudron
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 17 juillet 2015 10:20
- Écrit par Claude Séné
Que faut-il penser de l’annonce précipitée de l’attentat déjoué contre un militaire par le chef de l’état en personne ? Faut-il y voir la volonté de profiter de la bonne séquence après l’accord avec la Grèce et celui avec l’Iran ? Probablement. Après tout, c’est de bonne guerre, et il faut bien se rendre compte que ce genre d’impact est très fugace. Pour François Hollande, le moindre aspect positif grappillé est particulièrement bienvenu dans un contexte économique toujours difficile. Que les organes de presse soulignent cet aspect n’est donc pas étonnant. Ils sont dans leur rôle.
Plus difficile à admettre quand les critiques émanent de l’opposition, qui a fait de ce genre d’annonces une méthode de gouvernement quand elle était au pouvoir. On a vraiment le sentiment que l’hôpital se fout du chaudron et que la poêle se moque de la Charité. Lorsque Nicolas Sarkozy gouvernait en tant que ministre de l’Intérieur ou en tant que président, il ne laissait à personne le soin de commenter le moindre fait divers, quand il n’en profitait pas pour proposer une nouvelle loi, parfois d’une utilité douteuse. Hollande est encore loin d’égaler le comportement de l’ancien omni président. Mais c’est déjà trop aux yeux du patron des Républicains, qui piaffe d’impatience de pouvoir occuper la scène politique en permanence comme au bon vieux temps. Par malchance pour lui, Manuel Valls, puis Bernard Cazeneuve, ont démontré que la gauche n’entendait pas abandonner le terrain de la lutte contre l’insécurité et le terrorisme, longtemps leur tendon d’Achille. Je serais même tenté de dire qu’ils ont entamé une sorte de surenchère avec notamment la loi sur le renseignement intérieur.
Fallait-il arrêter ces jeunes gens avant même qu’ils aient mis leurs projets à exécution ? À l’évidence oui. Les expériences amères du passé avec des attentats commis par des personnes connues des services de sécurité doivent nous servir de leçon. Là encore, ce ne sont pas les ténors de la droite qui peuvent s’y opposer, eux qui se proposaient d’aller beaucoup plus loin en dépistant les futurs délinquants dès la maternelle. Ce qui n’empêche que le rajeunissement des apprentis djihadistes doit nous inquiéter, qu’ils soient candidats à l’exil ou qu’ils projettent des attentats sur notre sol.