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L’Hydre islamiste

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Catégorie : Diabloguiste

Publié le vendredi 3 juillet 2015 11:09

Écrit par Claude Séné

Vous me connaissez ? Je ne rate aucune occasion de parfaire votre culture générale tout en vous distraisant, treize ans et demi, comme le regretté Boby Lapointe. Aussi, quand j’ai lu que le Pentagone avait annoncé triomphalement avoir réussi à tuer un haut responsable de Daesh en Syrie, Tarek ben Tahar al-Awni al-Harzi, grâce à une frappe aérienne, je n’ai pu m’empêcher de songer au mythe grec de la fameuse Hydre de Lerne, dont Hercule devait débarrasser la contrée, dans le cadre de ses fameux travaux.

L’hydre qui hantait les marais de Lerne était une créature monstrueuse à corps de crustacé et pourvue de têtes innombrables, dont une était immortelle. De plus, à chaque tête coupée, il en repoussait deux. Enfin, ce monstre était terriblement dangereux, puisque sa seule haleine répandait un venin si toxique qu’il suffisait à empoisonner les humains. L’analogie avec le groupe dit état islamique est frappante. Son poison, c’est celui de l’idéologie mortifère qu’il répand partout où il passe, ne connaissant que deux issues, la conversion ou la mort. Une idéologie qui se déguise parfois sous des motifs humanitaires pour berner les jeunes gens et surtout les jeunes filles trop naïves. Une idéologie qui révèle son caractère monstrueux à travers des actes de violence extrême sous couvert de mobiles religieux.

Dans le mythe, Hercule finira par avoir raison de l’Hydre, mais il devra pour cela se faire aider par son neveu, et cautériser chaque tête coupée afin d’empêcher qu’elle ne repousse. Les forces de la coalition, et principalement le Pentagone, n’en sont malheureusement pas rendues à pouvoir espérer une telle issue favorable. Pour le moment, le marais qui abrite la bête immonde est encore largement aux mains des extrémistes fanatiques qui composent l’EI, et à chaque responsable que les alliés réussissent à mettre hors d’état de nuire succède son remplaçant dans la hiérarchie du mouvement. Tout au plus, la coalition peut prétendre à faire obtenir des promotions accélérées, comme les soldats napoléoniens pouvaient devenir maréchaux, s’ils ne mouraient pas au combat.

Il est clair que ce type de stratégie ne peut que retarder l’avancée des soldats et des idées de Daesh. Elle fabrique même des martyrs à la chaine, une denrée précieuse pour ce mouvement qui en a fait son arme principale de propagande. On attend toujours un Hercule moderne, capable de prendre la question à bras le corps.

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