Urgence climatique
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 4 juillet 2022 09:15
- Écrit par Claude Séné
Les scientifiques n’ont pas cessé de tirer la sonnette d’alarme, les rapports du GIEC s’entassent depuis des dizaines d’années, les COP se suivent et se ressemblent, avec leur lot de vœux pieux et de déclarations d’intention, mais il aura fallu une catastrophe spectaculaire avec l’effondrement d’un glacier dans les Alpes italiennes pour attirer l’attention de l’opinion publique sur un phénomène dont on mesure chaque jour désormais l’importance. Le réchauffement de la température moyenne sur le globe se traduit par le recul ou même la disparition de nombreux glaciers. C’est l’un d’entre eux qui a causé la mort d’au moins 6 personnes en s’effondrant.
Il y aura à terme encore plus de victimes du fait des modifications climatiques, par la montée des eaux, qui obligera certaines populations à s’exiler, tandis que d’autres verront leur habitat et leur mode de vie profondément modifiés. Le problème est planétaire et il faut que les plus gros consommateurs fassent les efforts nécessaires pour freiner ou stopper les processus. Mais la France, volontiers donneuse de leçons, en se félicitant de la part du nucléaire dans le mix énergétique qui lui donne une fausse impression de vertu en négligeant les risques associés à cette filière, ne fait pas, et de loin, sa part. c’est bien le gouvernement français qui a été condamné pour « inaction climatique ». Et sa jeunesse, peu mobilisée pour les élections politiques, retrouve de la voix quand il s’agit de dénoncer un modèle de société dans lequel ils ne se sentent aucun avenir, à peine un futur. Jusqu’aux étudiants des grandes écoles qui font valoir au moment de la remise de leurs diplômes, l’importance des questions écologiques et environnementales, trop absentes de leur cursus universitaire. Sous leur impulsion, les programmes ont fait place à quelques formations encore trop isolées.
Au moment où le prochain gouvernement va être annoncé, la place accordée à ces sujets va être une façon de mesurer la fibre présidentielle pour les sujets environnementaux. Y aura-t-il un ministre de plein exercice dédié à l’environnement ? Rien n’est moins sûr. On sait que les écologistes « professionnels » ont été dégoûtés les uns après les autres, avec plus de bâtons que de roues disponibles. Le sujet a été balkanisé en le confiant à la Première ministre et en l’atomisant dans les divers ministères. Quand tout le monde s’en occupe, personne ne fait rien, c’est bien connu. Il faudra probablement se contenter d’une gestion technocratique des seuls sujets qui ont l’air d’intéresser le président : la transition énergétique, pour muer progressivement des énergies fossiles au renouvelable, et la transition écologique pour aller progressivement vers plus de sobriété et d’économies, avec une multiplication des contraintes pour ôter tout attrait à une idéologie positive. Après les partis traditionnels dits de gouvernement, le président rêve-t-il de disqualifier les écologistes, qui ont pu lui apparaître un temps comme une force d’opposition crédible, lui qui n’a pas vu qu’il allait faire monter la droite extrême et qu’il pourrait s’en mordre les doigts ?