Faits d’été
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 1 juillet 2015 10:27
- Écrit par Claude Séné
Eh oui, la chaleur ne fait pas tomber les feuilles des marronniers ! Autant l’hiver il fait froid, autant l’été il fait chaud, au grand soulagement des éditorialistes qui ne sauraient pas trop comment remplir les colonnes des journaux autrement. On n’a pas tous les jours la chance d’avoir plusieurs attentats terroristes et le défaut de paiement de la Grèce n’étonne plus personne. Heureusement, il reste les valeurs sûres telles que la pluie et le beau temps. De quoi pourrait-on parler avec de parfaits étrangers sinon du temps qu’il fait ?
Et là, il faut avouer que l’on a été gâté. Moins extraordinaire que la neige en plaine un quinze août, une bonne canicule n’arrive quand même pas tous les ans, bien que les prophètes de malheur du dérèglement climatique nous annoncent des catastrophes en série pour les siècles à venir. Depuis le début officiel de l’été, les programmes télévisés consistent en bulletins météo de plus en plus longs et détaillés entrecoupés de quelques journaux et émissions de rediffusion d’un intérêt déjà discutable la première fois et complètement inutiles à la seconde. Sans oublier naturellement les tunnels de publicités parsemés d’autopromotion des chaines, car il faut bien vivre.
Grâce à la chaleur, nous avons droit aux mêmes sempiternels reportages dans les maisons de retraite pour inciter les personnes âgées à s’hydrater, ou dans les crèches et les maternelles pour la protection des tout petits. À vrai dire, ils pourraient bien nous fourguer les sujets de l’an dernier, personne n’y verrait que du feu. Ah ! Oui, tiens, les incendies, ce sera le prochain sujet de reportage.
Pendant ce temps-là, vous serez sûrement heureux d’apprendre que le temps est suspendu pour tous les migrants de la Méditerranée, qui attendent certainement une accalmie sur le front de la météo pour aller mourir en mer. Il en est de même pour les combattants en Syrie ou en Irak, qui ont probablement décrété une trêve, puisqu’on n’en entend plus parler, de même que tous les points chauds de la planète, à l’exception de notre petit hexagone. Cela dit, n’oubliez pas d’allumer le poste si vous voulez des nouvelles de votre nombril.