La méthode Allais
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 29 juin 2015 11:36
- Écrit par Claude Séné
Les négociations de la dernière chance se suivent et se ressemblent entre la Grèce et ses créanciers. Les exigences des pays de la zone euro et du FMI sont toujours aussi peu réalistes et ne laissent aucune porte de sortie honorable au gouvernement grec, tout en ne permettant de trouver aucune solution de fond à la situation de faillite objective du pays. Dans cette situation désespérée, Alexis Tsipras a choisi la fuite en avant en décidant de consulter les Grecs sur la conduite à tenir par un référendum populaire.
Et s’il était en train d’appliquer la méthode d’Alphonse Allais ? Le célèbre humoriste avait toujours du mal à boucler ses fins de mois, et il était harcelé par ses créanciers, qui ne le lâchaient guère. Un jour que l’un d’entre eux se montrait particulièrement insistant, il lui expliqua sa méthode pour gérer ses dettes. Sachant qu’il ne disposait pas d’assez d’argent pour rembourser tout le monde, il inscrivait le nom de ses créanciers sur un papier, qu’il mettait dans un chapeau afin de tirer au sort chaque mois l’heureux bénéficiaire de la loterie. Et d’ajouter que si son interlocuteur se montrait par trop désagréable, il ne le ferait pas participer au prochain tirage. La méthode en vaut bien une autre.
Chacun sait que la dette grecque ne pourra jamais être remboursée intégralement, même en saignant encore plus à blanc la totalité des ressortissants du pays. Par une sorte d’acharnement stupide, les créanciers essayent d’imposer des sacrifices supplémentaires qui ne règleront pas cette question et risquent au contraire d’aggraver une situation difficile en mettant définitivement le pays hors d’état d’honorer ses engagements. C’est un jeu où tout le monde a gros à perdre, y compris les pays prêteurs comme la France. La seule solution raisonnable serait d’accepter officiellement un réaménagement de la dette grecque, en renonçant à une partie, sinon la totalité des sommes engagées. Les pays concernés ont beaucoup gagné à cette sorte de spéculation, il faut qu’ils acceptent de perdre quand les circonstances sont défavorables et qu’ils ont trop prêté, par appât du gain. À l’échelle européenne, c’est une perte tout à fait supportable, et moins ruineuse que la banqueroute totale à laquelle nous assistons, et qui risque d’entraîner d’autres pays dans son sillage.
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bises