L’embarras du choix

Vous connaissez l’histoire. Vous rentrez dans une pâtisserie. Bon, c’est une hypothèse, ne commencez pas à m’interrompre, sinon on ne s’en sortira pas. Alors là, la vendeuse vous demande : « qu’est-ce qu’il va prendre, le monsieur ? (ou la dame, c’est selon) » et vous répondez : « il ne sait pas, le monsieur (ou la dame), tout a l’air bon ». C’est à un dilemme de ce genre que les chanceux électeurs de la région PACA vont avoir à se confronter en décembre prochain. Ça promet, si l’on en juge par les dernières déclarations de certains candidats !

À ma droite, et c’est peu de le dire, la nouvelle peste blonde, qui a repris le flambeau de Papy et de tata Le Pen, qui n’est pas encore officiellement candidate, mais ça ne trompe personne, qui a réagi au verdict de Rennes concernant les policiers mis en cause dans la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois en 2005. Et que dit Marion Maréchal Le Pen ? Que ce jugement prouve que « la racaille avait mis la banlieue à feu et à sang par plaisir ». Outre le cynisme éhonté avec lequel la députée Front national traite la mort de deux jeunes par-dessous la jambe, on peut noter le retour d’ascenseur à Nicolas Sarkozy, qui a tellement emprunté aux thèses d’extrême droite qu’elle peut bien lui dérober l’apostrophe de racaille que l’ancien président voulait nettoyer au Karcher. Elle croit sans doute insulter la banlieue, mais pourrait s’attirer des réponses du type : « c’est la canaille, et bien j’en suis », comme les communards face aux Versaillais.

À ma droite aussi, et l’on ne sait plus qui est le plus réactionnaire, le choléra Christian Estrosi, qui n’en finit pas d’aligner les propos dont le vulgaire le dispute à l’ignorance. Cette fois, il a fait très fort en traitant les victimes de délinquants, qui auraient commis un excès de vitesse. L’ancien pilote de moto en a commis un, d’excès de vitesse, en confondant visiblement cette affaire avec celle de la collision d’une mini-moto avec une voiture de police à Villiers-le-Bel en 2007. Broutilles que tout ça. Les parents n’ont qu’à bien éduquer leurs enfants, et les vaches seront bien gardées.

Et la campagne électorale n’est même pas commencée ! Il faut s’attendre à de joyeuses empoignades avec des candidats aussi pointus et des arguments aussi affutés.