De la difficulté de chroniquer
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 15 mai 2015 11:17
- Écrit par Claude Séné
En me lançant dans ce défi de commenter quotidiennement l’actualité, je savais que je me heurterais forcément à un dilemme. Battre le fer quand il est chaud expose inévitablement au risque de ne pas disposer de toutes les informations et de voir sa chronique patiemment écrite, immédiatement remise en question par de nouveaux développements. Je dois donc battre ma coulpe d’avoir pris comme argent comptant la nouvelle selon laquelle le dictateur nord-coréen avait fait exécuter son ministre de la défense au canon, une information non confirmée à ce jour.
Pour ma défense, je ne suis pas le seul, loin de là, à avoir été abusé par les services spéciaux de Corée du Sud, et l’on ne prête qu’aux riches : Kim Jung-Un est en effet soupçonné d’avoir fait disparaitre une bonne centaine d’opposants ou de rivaux potentiels. Par chance, cette boulette m’en a évité une autre. Tous les journaux ont annoncé le putsch au Burundi avant de nuancer le propos, en parlant de tentative de coup d’état, puis de situation confuse, pour finir par titrer sur l’échec de cette prise de pouvoir par l’armée. Détail intéressant, j’ai entendu des spécialistes de l’Afrique s’interroger sur les conséquences de cette révolution qui pouvait, selon eux, préfigurer un printemps africain, comparable au printemps arabe. Une révolution, qui, au jour d’aujourd’hui, n’a pas eu lieu.
Alors, là, à ma courte honte, je dois confesser qu’il m’a fallu un atlas, enfin, Wikipédia, pour situer précisément le Burundi sur une carte de l’Afrique. Il faut dire qu’ils ne font rien pour simplifier les choses, non plus. Les pays dont j’avais eu tant de peine à retenir les noms, ceux de l’Afrique-Équatoriale française ou de l’Afrique-Occidentale française, ont pour la plupart été rebaptisés au moment de leur indépendance, ainsi que leurs capitales. Il faut croire que cela ne leur rappelait pas que de bons souvenirs. Pour simplifier, le Burundi est voisin du Rwanda, ancienne possession belge, tout comme la République démocratique du Congo dont il n’est séparé que par le lac Tanganyika. Comme le Rwanda, le Burundi a été traversé par des conflits ethniques et a subi un génocide dont les séquelles ne sont pas éteintes. Si son régime est démocratique, il risque à tout moment de tomber dans l’arbitraire. Autant de raisons qui justifient que le coup d’État ne soit que partie remise, tout comme ma chronique.