Dissuasion massive ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 14 mai 2015 10:56
- Écrit par Claude Séné
C’est l’argument massue des pays qui restent partisans de la peine de mort, comme l’Indonésie, qui prétend lutter de cette manière contre le trafic de drogue. Le Français Serge Atlaoui a obtenu un sursis, mais 8 autres condamnés ont été exécutés pour ce motif. Je ne suis pas sûr que les 52 % de sondés qui ont déclaré être d’accord pour le retour de la peine de mort en France auraient été de cet avis s’ils devaient procéder eux-mêmes à l’exécution.
Car ce n’est pas le tout de condamner, encore faut-il appliquer la sentence. Et les ennuis commencent. Nous avions, en France, grâce à l’invention du bon docteur Guillotin, trouvé un moyen efficace de mettre fin aux décollements ratés ou aux exécutions bâclées à la hache, mais le spectacle restait si peu ragoûtant qu’il n’était pas possible de le rendre public pour l’édification du bon peuple, perdant du même coup une bonne partie de l’effet recherché. Les états américains qui pratiquaient l’injection létale se sont retrouvés confrontés à une pénurie volontaire de produits que les pays abolitionnistes se sont refusés à leur fournir, espérant ainsi les forcer à renoncer à leur passe-temps favori. En vain. L’Utah a décidé de revenir aux bonnes vieilles méthodes en remettant le peloton d’exécution au goût du jour. Des tentatives de produits de substitution avaient abouti à des catastrophes contre-productives avec l’agonie interminable de plusieurs condamnés, dont l’une avait dû être interrompue à cause des souffrances infligées, insoutenables même pour les bourreaux dont il avait fallu protéger la sensibilité naturelle.
Dans le Tennessee, on est revenu à la chaise électrique traditionnelle, malgré les probables souffrances dont témoignent les brûlures et les déformations des corps des suppliciés, mais après tout, personne n’est jamais revenu pour se plaindre, pas vrai ? L’essentiel, c’est quand même que le condamné passe de vie à trépas. Personne n’a jamais dit que cela devrait être facile.
Il y en a un qui ne veut pas prendre le moindre risque en la matière, c’est le dictateur coréen Kim Jung-Un. Il a fait exécuter son ministre de la Défense, coupable de s’être endormi pendant un défilé militaire, en se servant d’un canon antiaérien. Voilà qui devrait simplifier à l’extrême les procédures d’inhumation et faire remonter en flèche les ventes de café en Corée du Nord. De quoi aussi inciter ce brave Kim à ne dormir que d’un œil.