Une histoire tirée par les cheveux

Ou plutôt, deux histoires pour le prix d’une. La première, c’est celle d’une déception amoureuse. Jordan, 9 ans, est éconduit par la petite fille de ses pensées, qui lui en préfère un autre. Mauvaise réaction du petit garçon, qui manifeste son affection, comme c’est souvent le cas, par un comportement à l’opposé de ses sentiments et de ses intérêts, en tirant les cheveux de sa belle dans la cour de récréation.

L’affaire aurait pu en rester là, avec une réprimande de l’enseignant, éventuellement des excuses et une amende honorable pour le coupable. Au lieu de quoi, les parents de la petite fille ont porté plainte auprès de la gendarmerie, qui ne devait pas être débordée, puisqu’elle a convoqué Jordan et ses parents pour l’entendre durant une demi-heure avant de classer la plainte sans suite. Une réaction qui n’est pas sans rappeler celle de cette mère américaine qui a cru bon de faire menotter et arrêter son fils de 13 ans pour « lui donner une leçon ».

La deuxième histoire est plus sérieuse. Elle concerne une jeune étudiante en Inde, importunée par un ivrogne, qui tentait de l’agresser sexuellement et de la molester physiquement, dans l’indifférence générale. L’homme, amoindri par un état d’ébriété avancé, a été conduit par la jeune fille à un poste de police par un moyen original : ne voulant pas toucher le vagabond qui était dans un état de saleté considérable, elle l’a tiré par les cheveux jusqu’à destination. Cette étudiante a fait preuve de courage quand on sait à quel point les femmes sont victimes en Inde du comportement machiste de la plupart des hommes. Autre fait remarquable, la police a pris en compte sa plainte et l’agresseur a été interpelé, ce qui n’est pas toujours le cas. Comme le chantais Boris Vian : « ce qui prouve qu’en protestant, tant qu’il est encore temps, on peut finir par obtenir des ménagements ».

Moralité : couper les cheveux en quatre peut s’avérer utile. Encore faut-il faire preuve de discernement.