D’un mai, l’autre
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 1 mai 2015 10:45
- Écrit par Claude Séné
Le mois de mai est bien sûr le mois du muguet, mais c’est aussi celui des marronniers. L’an dernier à la même date, je célébrais déjà ici même le joli mois de mai avec son cortège de ponts à répétition, l’occasion ou jamais de faire péter les RTT pour se payer quelques jours de repos bien mérité, selon l’opinion générale, à l’exception notable du Medef, qui aimerait bien ajouter deux ou trois jours fériés à son tableau de chasse après le lundi de Pentecôte conquis de haute lutte pour financer soi-disant la solidarité avec les personnes âgées, mais qui a abouti principalement à ce que personne n’y comprenne plus rien.
Le 1er mai, nous célébrons donc le travail, une denrée qui se raréfie, et qui mérite bien que l’on consacre un jour à ne pas le pratiquer, pour ceux qui ont la chance d’en avoir. Suis-je clair ? Non ? C’est normal. Il y a quelque chose de paradoxal à fêter le travail, plutôt que les travailleurs, et même célébrer le travail sous-entend que ceux qui ne travaillent pas, c’est parce qu’ils le veulent bien. Quoi qu’il en soit, le 1er mai permet à ceux qui le souhaitent de défiler pour la bonne cause, ou même pour la mauvaise depuis 1988 quand la famille Le Pen a préempté la date pour ses propres besoins de propagande et de commémoration de Jeanne D’Arc, qui n’avait pourtant rien demandé. Mon conseil du jour : évitez le parcours du cortège, en particulier près de la Seine, si vous ressemblez à un étranger. On ne sait jamais.
Un bien joli mois de mai en effet avec ses fêtes judicieusement placées en fin de semaine. Il ne reste plus qu’à espérer le beau temps, qui n’est rien moins que sûr, ce qui donne l’occasion de se lamenter sur les saisons détraquées, qui, par les essais nucléaires, qui, par la pollution, qui, par le trou de la couche d’ozone, j’en passe et des meilleures sur le dérèglement climatique. Ce n’est pourtant pas nouveau. Sans jouer les anciens combattants, il me souvient d’un certain 1er mai 1984, où j’étais resté par force à Bordeaux, pourtant réputé moins froid que Nantes, et où j’avais dû affronter la neige pour me consoler d’un brin de muguet d’être éloigné de ma famille. Quand on vous dit que tout fout le camp !