Mineurs et vaccinés
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 26 mars 2015 10:32
- Écrit par Claude Séné
C’est une affaire entendue. Imposer la vaccination à toute une population en bas âge n’est pas contraire à la Constitution. C’est le Conseil constitutionnel qui a tranché, comme c’est son rôle, mais son arrêt ne concerne que la forme de la question et bien entendu pas le fond, sur lequel les neuf « sages » n’ont aucune espèce de compétence même si son président, Jean-Louis Debré, est frère et fils de médecin. Le Conseil avait été saisi à la suite d’une procédure correctionnelle contre des parents qui ne voulaient pas, pour des raisons personnelles, faire vacciner leurs enfants.
En Europe, seules la France et l’Italie ont une législation contraignante en matière de vaccination. Et encore, l’obligation ne concerne que trois maladies : la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Les autres vaccinations sont seulement recommandées. Ces trois maladies ont été presque éradiquées, grâce à la vaccination diront ses partisans avec la même foi que l’homme qui semait de la poudre anti éléphants le long d’une voie ferrée où de mémoire d’homme, nul n’avait jamais vu le moindre proboscidien. Ce qui est intéressant, c’est que la situation est comparable dans les pays où la vaccination n’est pas obligatoire. Cela n’a pas échappé au Haut conseil de la santé publique, qui préconisait il y a quelques mois l’ouverture d’un débat sur le sujet.
C’est que la communauté scientifique est loin d’être unanime sur le sujet. Un spécialiste aussi célèbre que le professeur Joyeux a pris position contre la vaccination des enfants contre le papillomavirus, susceptible d’éviter l’apparition du cancer de l’utérus. On a pu voir que la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a été un échec retentissant, d’une part parce que la souche n’était pas adaptée, et d’autre part parce que le public l’a boudée. En 2010, seuls 61 % des Français déclaraient faire confiance aux vaccins. Il est probable que la gabegie organisée par Roselyne Bachelot avec l’épisode malheureux de la grippe porcine qui a coûté une petite fortune a contribué à dévaloriser l’image de la vaccination. Nous avons touché du doigt les conflits d’intérêts et apprécié les marges exorbitantes des laboratoires pharmaceutiques pour un bénéfice douteux envers la population.
Le plus beau, c’est qu’un citoyen respectueux des lois ne peut pas en France trouver une préparation vaccinale ne contenant que les trois produits obligatoires : cela n’existe pas. Ubuesque, non ?