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Bas les masques
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 4 juin 2020 10:30
- Écrit par Claude Séné
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Au sens métaphorique, bien sûr, car dans la vie réelle et quotidienne, l’usage du masque, quoique parfois gênant, reste une des protections contre l’épidémie parmi les plus efficaces. Depuis que la date du 2e tour des municipales a été fixée au 28 juin, les appareils des partis politiques se sont mobilisés pour arrêter une stratégie en vue de conserver leurs positions et si possible les améliorer. Il en résulte une clarification que pour ma part je juge salutaire dans les orientations des forces en présence.
À tout seigneur tout honneur. Le parti présidentiel s’est appliqué à créer l’illusion d’une formation à la fois de droite et de gauche, en débauchant des personnalités dans les deux camps. Tout cela en menant une politique clairement marquée à droite, en conservant obstinément les cadeaux fiscaux aux plus riches et en sacrifiant les plus faibles, tout en prétendant avoir des objectifs sociaux. À l’occasion des municipales, une élection où ses chances de réussite sont faibles dans la plupart des grandes villes, la république en marche a passé des accords avec les Républicains pour dissimuler une érosion de son électorat, et ne s’est pratiquement jamais alliée avec les forces de gauche locales. Les choses sont ainsi plus claires. LREM est un parti de centre droit, qui n’envisage de rapprochement qu’avec la droite, dont le Premier ministre fait d’ailleurs partie. Le parti présidentiel n’est pas plus proche des écologistes, qui ont fait une percée remarquable au premier tour, et qu’ils tenteront de faire battre par leurs alliés de droite là où leurs chances étaient les meilleures. Une nouvelle preuve que la caution verte de Nicolas Hulot au gouvernement était purement tactique.
Côté Les Républicains, les accords passés avec LREM tendent à prouver que l’opposition affichée par les cadres du parti n’est que de façade. Le programme présenté par François Fillon aux présidentielles n’était différent de celui de Macron sur bien des points que sur la forme et les modalités plutôt que sur le projet de société. Contrairement aux apparences, la crise sanitaire doublée d’une crise économique n’a pas gommé les clivages traditionnels entre droite et gauche. Pour faire face à l’urgence, les critères habituels de gestion économique, la sacralisation du budget et du déficit admissible, tout cela a volé en éclat. Pour remonter la pente, on va cependant retrouver les marqueurs de droite et de gauche, plus vivaces que jamais. Il y a des voix pour demander aux Français de sacrifier leurs acquis sociaux, pour détricoter les 35 heures, pour diminuer les salaires afin de préserver les dividendes, et d’autres qui demandent aux plus aisés de faire un geste en rétablissant une forme d’impôt sur la fortune, au moins symboliquement, et en rééquilibrant le partage d’une richesse que l’on espère voir revenir après la crise.
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