Rien ne justifie
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 3 juin 2020 10:33
- Écrit par Claude Séné
Pour Christophe Castaner, ministre français de l’Intérieur, « rien ne justifie » les débordements qui ont eu lieu à Paris en marge des manifestations en hommage à Adama Traoré. Par pure coïncidence, il tient le même genre de propos que j’ai entendus dans la bouche de Gabrielle Cluzel sur une chaine d’information continue, au sujet des débordements aux États-Unis après la mort de Georges Floyd. Si l’on en croit la rédactrice en chef de « Boulevard Voltaire », un torchon fondé par Robert Ménard et Dominique Jamet, on a l’impression que ce sont les casseurs qui ont amené Derek Chauvin à asphyxier le noir américain.
Il est grand temps de permettre la réouverture des boites de nuit afin que Monsieur Castaner se livre à nouveau à son activité favorite, celle pour laquelle il possède à la fois le plus d’affinités et de compétences, faire la fête. Ce sera toujours ça de gagné. Est-ce qu’il s’est entendu ? Mettre en balance sur le même plan des atteintes aux biens, certes répréhensibles, et la vie d’un homme, qu’il soit Français ou Américain ? Sous prétexte de pillages, effectués après coup, en réaction à des décennies ou même des siècles d’injustices et de frustration, il faudrait accepter sans rien dire des méthodes policières inadmissibles ? Sans le dire explicitement, Christophe Castaner rejoint le camp d’un Donald Trump, qui se saisit du désordre qu’il a lui-même contribué à provoquer par ses prises de position antérieures quand il renvoyait dos à dos manifestants pacifiques et suprématistes blancs.
Verra-t-on un jour le ministre de l’Intérieur français brandir la Bible pour justifier la croisade en faveur de la loi et l’ordre, comme le président américain ? Donald Trump sait bien qu’il a intérêt à hystériser les débats pour mobiliser sa base réactionnaire et diaboliser le camp d’en face, quel qu’il soit. Pour l’instant, il n’a réussi qu’à exaspérer les opposants et à leur donner une bonne raison de se livrer à des exactions regrettables, sans compter les casseurs professionnels qui se saisissent comme partout de toutes les occasions pour se livrer à leur occupation favorite, tout en en tirant parfois un bénéfice matériel substantiel. Est-ce cela le modèle de société que nous prépare la République en marche ? Non, merci. Sans façon. Il ne sert à rien de se voiler la face, sans jeu de mots. Ce n’est pas en demandant de flouter les visages des policiers quand ils font des interpellations musclées que l’on va réduire les violences, bien au contraire. Pour l’instant, la meilleure protection des citoyens est précisément l’abondance d’objectifs et de caméras. Y compris celles qui ont été installées sur la voie publique pour surveiller les citoyens et qui se retournent parfois contre ceux qui sont supposés maintenir l’ordre.
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