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Alléluia !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 21 mai 2020 11:15
- Écrit par Claude Séné
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Mes bien chers frères et sœurs, en ce jour férié de l’Ascension, si la séparation des églises et de l’état n’a toujours pas été abrogée, le rapprochement du Conseil d’État avec les représentants les plus réactionnaires des cultes est un grand motif de satisfaction et d’espoir. Sur la demande expresse des organisations identitaires de la religion catholique telles que Civitas ou la conférence des évêques, la plus haute juridiction administrative de France somme le gouvernement de lever les interdictions de rassemblement et de cérémonies religieuses dans les lieux de culte, dont la réouverture est prévue le 2 juin.
Selon ses contempteurs, cette mesure est attentatoire aux libertés fondamentales, parmi laquelle figure en bonne place la liberté de culte. Elle lui porterait une « atteinte grave et manifestement illégale ». J’ai la faiblesse de penser qu’un croyant peut continuer à pratiquer le culte dans l’intimité de son foyer plus facilement qu’un sportif privé de l’accès aux espaces naturels en Île-de-France ou sur certains littoraux, mais cela n’engage que moi. Il ne servirait de rien de rappeler que la propagation galopante de l’épidémie dans l’Est trouve vraisemblablement son origine dans le rassemblement de milliers de fidèles sans précautions particulières à Mulhouse en février dernier. Si l’on suit le raisonnement de beaucoup de religions, le sacrifice de sa vie terrestre serait compensé par la promesse d’une vie éternelle, ce que célèbre d’ailleurs le culte catholique aujourd’hui, puisqu’il s’agit de l’élévation de Jésus après sa résurrection. Après tout, grand bien fasse aux fidèles de tous poils de choisir ce destin, s’il leur convient, de même que certains Américains veulent absolument prendre le risque de se sacrifier sur l’autel du dieu dollar en reprenant le travail à tout prix.
Si cela ne concernait qu’eux, je n’y verrais pas d’inconvénient. Malheureusement, le virus ne fait aucune différence entre celui qui croit au ciel et celui qui n’y croit pas. Et dans ce domaine comme dans bien d’autres, l’enfer, c’est les autres. Je partagerais assez le point de vue des Français révélé par un récent sondage, selon lequel ils considèrent que la population a globalement bien respecté les règles du confinement, et en particulier en ce qui concerne leur propre attitude. Individuellement, chacun se décerne un satisfecit pour son comportement exemplaire. L’indulgence s’étend à sa propre famille et aux personnes les plus proches, tandis que le comportement des anonymes qui font n’importe quoi est naturellement stigmatisé comme il se doit. C’est pourquoi je donnerais volontiers mon absolution aux fidèles souhaitant partager leur foi dans les lieux de culte sans se préoccuper des conséquences possibles, à la condition expresse qu’ils restent exclusivement entre eux et n’aient aucun contact avec le reste de la population, ces malheureux mécréants qui, comme moi, tiennent à leur misérable existence.