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L’ennemi de l’Intérieur
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 7 octobre 2019 10:43
- Écrit par Claude Séné
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C’est évidemment le plus sournois, celui que l’on ne voit pas venir et donc le plus dangereux potentiellement. On pense naturellement à ce fonctionnaire de la préfecture de police de Paris, qui a tué 4 personnes parmi ses collègues avant d’être abattu dans la cour par une jeune recrue avec son arme de service. Mais au ministère de l’Intérieur, il y a aussi un maillon faible, et c’est le ministre en personne, Christophe Castaner, qui n’en finit pas d’accumuler les bourdes, tout en clamant haut et fort qu’il est victime d’un complot politique.
Pourtant, à ma connaissance, personne ne l’a obligé à déclarer imprudemment quelques heures après l’attaque que l’agresseur n’avait jamais présenté le moindre signe de radicalisation islamique ni même eu de comportement susceptible d’attirer l’attention. Il n’en faut pas plus aux barytons des Républicains et du Rassemblement national pour accuser le ministre de mensonge voire de forfaiture. Je crois que la réalité est plus prosaïque : le ministre a simplement fait preuve d’un manque de carrure politique en affirmant sans raison valable des contre-vérités très vite démenties par les faits. L’homme qui murmure à l’oreille du président et qui parle plus vite que son ombre aurait pu, et dû, se montrer plus prudent. On lui a déjà adjoint un secrétaire d’État lors de sa dernière sortie de ce genre, mais il a réussi pour l’instant à sauver sa tête.
Pourtant, quelques voix se sont fait entendre pour souligner la conduite exemplaire de la fille de l’ancien président Jacques Chirac et son organisation impeccable des cérémonies d’hommage à son père défunt, allant même jusqu’à suggérer son entrée au gouvernement. C’est aller un peu vite en besogne. Elle aurait pu remplacer la porte-parole, Sibeth N’Diaye, étrangement peu loquace en ce moment au point que des internautes lui ont fait dire qu’Emmanuel Macron ne s’était pas rendu à Rouen par précaution pour sa santé, alors qu’elle est en net progrès. Quand Simone Veil est décédée, elle avait dit « la meuf est dead ». Pour Chirac elle s’est abstenue du « le keum est out » ce qui est déjà méritoire. Mais revenons à Claude Chirac. Je soutiens sans hésitation sa nomination au poste de conseillère personnelle du président. C’est dans cette fonction auprès de son père qu’elle a déjà rendu un grand service au pays en suggérant la dissolution de l’Assemblée nationale où la droite détenait une majorité confortable. Les circonstances sont réunies pour rééditer ce coup de génie, où l’on hésite entre la métaphore de la balle dans le pied et celle de la branche sur laquelle on est assis. Il me tarde de voir ce qui pourrait se passer avec une nouvelle intuition aussi fulgurante.