Présent, passé, futur…

Indicatif, subjonctif, conditionnel… voilà quelques éléments de notre grammaire qui introduisent des différences subtiles : un simple temps de conjugaison suffit, « je viendrai » « je viendrais » n’indique pas la même intention de déplacement !

La conjugaison n’est qu’une partie de l’iceberg de notre grammaire si complexe et si riche et par là même si difficile à maîtriser pour beaucoup, car il faut y ajouter la structure de la phrase, les figures de style, les accords d’orthographe… Mais impossible de se passer de cet outil qui étudie l’ensemble des règles à suivre pour parler et écrire correctement une langue. Dans la liste des grammaires existantes, la grammaire française n’est pas la plus facile, les premiers ouvrages remontent au XVIe siècle, empruntant très largement à la grammatica latina-gallica. La grammaire chinoise est la plus difficile, suivie de près par la grammaire islandaise, arabe, grecque et germanique. La plus simple est celle de la langue internationale l’espéranto.

 On a un peu modernisé notre grammaire, nouvelle et traditionnelle étant aussi différentes que mère et fille, la deuxième étant née de la première. Un exemple, le verbe qui était donné comme servant à exprimer une action, est devenu « le mot qui change le plus, car il se conjugue selon le moment et le sujet », le pronom et le nom sont « des donneurs d’accord » l’adjectif et le verbe sont des « receveurs d’accord » la langue doit être soit saisie comme un système à la structure logique et non pas une liste d’exceptions à retenir.

Une grammaire aussi complète soit-elle, dénie des pratiques, et veut ignorer les nouveaux langages, comme le parler des banlieues ou le parler familier qui se caractérisent par leur absence de référence à la norme. Les meilleurs exemples sont donnés par les rappeurs, exprimant le pire et le meilleur des cités. Les « bons » rappeurs, par un brassage linguistique, mêlent termes savants et identité culturelle, plaidant pour la maltraitance de la langue, leur animosité à l’égard de la norme langagière, peut s’interpréter comme du ressentiment en souvenir de l’échec scolaire…

« Pourquoi nous dans le ghetto eux à l’ENA » « nous derrière les barreaux eux au Sénat » Kerry James. Ce même rappeur propose un glossaire comme un passeur entre deux langues, et avec les plus célèbres comme, I Am, MC Solaar, condamne les mauvais rappeurs, pitoyables, inaudibles, médiocres dans la diction, comme dans le vocabulaire.

Je ne peux résister à quelques illustrations de cette indigence grammairiale : « on sait c’est qui qui domine » « oui c’est ça dont j’parle ce serait mentir si j’dirais que c’est pareil » « dans le rap j’ai aucun rivaux » « parce qu’eux ils croivent… » Oui notre grammaire est malmenée, mais les réseaux sociaux vont nous sauver en nous proposant des modifications : « c’est moche “ils croient” c’est mieux “ils croivent” quand on dit “ils croient” on dirait même pas c’est du pluriel ». Une taxe sur les fautes de français sur Internet, la dette serait réglée en trois mois, et en un an on achèterait la Chine.

Et moi je dis, si j’aurais su j’aurais choisi un autre sujet, j’ai pas pu écrire tout ce que je voudrais !!!

 L’invitée du dimanche

Commentaires  

#1 Diabloguiste 06-10-2019 10:10
je sais même pas c'est quoi qu'est-ce que tu veux dire!
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