Les racines du mal 2

Au XIXe siècle, après l’instauration de la révolution de 1848, en Allemagne on lève les restrictions juridiques à l’encontre des juifs. Faute de cohésion politique, le peuple allemand se cherche une cohésion culturelle, il pense l’avoir trouvée dans la théorie de la pensée Völkisch, c’est une théorie intellectuelle qui s’appuie sur la recherche d’une union avec la nature et d’une spiritualité païenne, à partir du Volk c’est-à-dire le peuple authentique dont l’âme est pure !

Les juifs considérés comme sans racine sont aussi accusés de ne pas avoir d’âme, on les rend responsables de la décadence de la société allemande, ils sont l’ennemi que l’on reconnaît à certains critères physiques, et à des tares morales. L’antisémitisme devient racisme primaire qui porte à détester celui qui ne nous ressemble pas complètement, qui se distingue par une quelconque différence, la notion d’aryen et de race pure trouve son origine dans ce mouvement. La bourgeoisie, l’artisanat et les propriétaires terriens, se sentant menacés par la venue d’un modernisme qui les dépasse, adhèrent à cette théorie qui alimente la haine du juif.

Après la défaite de 1918, ils s’impliquent dans la vie politique, surtout dans les mouvements de gauche, l’un d’entre eux l’industriel Walther Rathenau sera même nommé ministre de la Restauration puis des Affaires étrangères en 1921. Il sera assassiné en 1922, la droite allemande redoute la sortie des juifs de leur ghetto, cet acte est censé provoquer la chute du gouvernement. Pour la droite antirépublicaine, juifs et socialistes sont responsables de la mise en place de la République en ayant provoqué le départ de l’empereur. La république est née de la défaite, la défaite est le fruit de la révolution, la révolution l’affaire des juifs !

La haine contre les juifs va de plus s’alimenter par une rumeur « du coup de poignard dans le dos », on accuse socialistes, communistes, assimilés aux juifs, de trahison au profit de la Russie. L’éliminationisme trouve sa source dans le bilan de la Première Guerre mondiale.

Le peuple allemand humilié, endetté par des dommages de guerre importants à payer aux Alliés, connaît alors une crise économique hors du commun, il est sensible au programme politique que développe un nouveau parti dirigé par Adolf Hitler, le national-socialisme. Ce dernier, dans un programme en 25 points, promet de réformer les bases économiques, politiques, sociales d’une Allemagne réunifiée, après bien sûr avoir abrogé le traité de Versailles. On y trouve toutes les promesses du troisième Reich, on y voit que seuls les citoyens profitent des droits civiques, pour être citoyen il faut avoir du sang allemand, donc les juifs ne pourront jamais être citoyens ! La suite de l’histoire est hélas trop connue, le calvaire du peuple juif continue, monté à son paroxysme avec le nazisme, il me reste à voir le lien avec l’islamisme pour éclairer ce jour de janvier 2015.

PS Je demande votre indulgence pour ce billet que j’ai dû refaire très vite de mémoire après avoir « perdu » malencontreusement l’original… L’informatique joue parfois de méchants tours. 

L’invitée du dimanche