Hue Kockott !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 5 février 2015 10:23
- Écrit par Claude Séné
L’équipe de France de handball est devenue championne du monde au Qatar en battant la surprenante équipe « locale », parvenue en finale grâce à des succès probants sur des nations confirmées. Comment un pays qui ne compte que quelques centaines de licenciés a-t-il pu constituer une équipe aussi performante, qui a inquiété les quintuples champions pendant toute la finale ? La réponse est connue. Grâce à la naturalisation de joueurs étrangers, une pratique qui parait choquante à beaucoup.
Qu’on en juge : sur les 17 joueurs sélectionnés, 3 seulement n’ont pas la double nationalité. On y retrouve 3 Monténégrins, 2 Bosniens, 2 Syriens, 2 Égyptiens, 1 Tunisien, 1 Iranien, 1 Cubain, 1 Espagnol et même 1 Français. Tous ces joueurs sont autorisés à représenter le Qatar, sous réserve de ne pas avoir été sélectionnés avec leur pays d’origine depuis 3 ans. Naturellement, les primes de match sont conséquentes, ce qui a permis aux médias de les qualifier de mercenaires. Ce n’est sans doute pas la seule motivation des joueurs concernés. Dans d’autres sports, comme le football, on voit fréquemment des binationaux opter pour la sélection avec leur pays d’origine parce qu’en France la concurrence est trop forte et qu’ils obtiennent ainsi la chance de disputer des compétitions de haut niveau et de se faire connaitre. La Coupe d’Afrique des Nations qui se déroule en ce moment en offre un bon exemple.
L’impression subsiste que le Qatar semble pouvoir acheter tout ce qui lui fait plaisir, grâce aux subsides du pétrole, au détriment de l’éthique sportive, si elle existe. Nous avons l’exemple du PSG en France, accusé de ne pas respecter le fair-play financier. Nous ne pouvons pourtant pas nous ériger en donneurs de leçons vis-à-vis de l’émirat qui se paye une équipe de handball, et probablement bientôt une équipe de football pour bien figurer aux futurs championnats qu’on l’accuse d’avoir achetés, eux aussi, quand nous regardons ce qui se passe en rugby actuellement. La France est devenue un pays très attractif financièrement pour les joueurs étrangers, notamment de l’hémisphère sud, et ils sont nombreux à jouer dans le Top 14. La conséquence logique est que le Sud-Africain d’origine, Rory Kockott, portera les couleurs du 15 de France au prochain match du tournoi des 6 nations contre l’Écosse. Ce ne sera pas la première fois et cette pratique risque de se généraliser. De quoi s’interroger sur le sens d’une équipe nationale.