Dans le Doubs, on s’abstient
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 2 février 2015 10:55
- Écrit par Claude Séné
Six électeurs sur dix ne se sont pas déplacés pour aller choisir un successeur à Pierre Moscovici, devenu commissaire européen, à son poste de député. La participation est toujours plus faible en cas d’élection partielle et seuls les plus convaincus, les militants ou les proches sympathisants, effectuent généralement leur devoir électoral, qu’il neige, qu’il vente ou qu’il tombe quoi que ce soit. On attendait donc avec curiosité les résultats et l’on n’a pas été déçu, sauf à l’UMP, éliminé dès le premier tour.
Une confirmation d’abord, le score élevé du FN, arrivé en tête avec près d’un tiers des voix, ce qui se rapproche des sondages donnant 30 % d’intentions de vote en faveur de Marine Le Pen aux présidentielles. Cependant, la candidate FN déjà présente en 2012, recueille un millier de voix de moins à ce premier tour, signe d’une stagnation sur un socle important. On croyait généralement que le candidat du PS allait être balayé comme dans toutes les élections partielles récentes, mais on se demandait s’il allait bénéficier du regain de popularité de l’exécutif pour sa gestion de la menace terroriste. La réponse est mi-chèvre mi-chou : le suppléant de Pierre Moscovici perd beaucoup de voix, mais en conserve suffisamment pour devancer l’UMP. Le pari de Nicolas Sarkozy est donc perdu, lui qui comptait sur son aura pour booster le score de son candidat, qu’il s’apprêtait à venir soutenir pour un second tour triomphal.
Mr Demouge n’ayant pas obtenu 12,5 % des inscrits, il ne peut se maintenir et l’UMP est confronté au problème des consignes de vote. L’occasion pour les ténors du parti d’exprimer leur sensibilité profonde à l’égard du Front national. Est-on prêt, par haine des socialistes, à laisser filer un siège supplémentaire de député au FN ? Ce que l’on appelait un temps le Front républicain semble avoir vécu. Il ne fonctionnait vraiment que dans un sens, si l’on veut être honnête. Il faut entendre les circonlocutions embarrassées d’un Henri Guaino ou d’un Bruno Lemaire pour justifier la probable position de l’UMP, le « ni ni ». Ni FN, ni PS, qui signifie en réalité « votez pour la droite, extrême ou pas », au nom du respect des électeurs. Un respect qui leur importait peu en 2002, quand il s’agissait de faire élire Chirac contre Le Pen, mais ceci est une autre histoire.