Complice
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 1 février 2015 10:53
- Écrit par L'invitée du dimanche
Est complice celui qui participe au crime, au délit ou à la faute d’un autre… Complice aussi celui qui agit dans le secret d’une action plus ou moins répréhensible ou nuisible… Tout complice encourt la même peine que l’acteur que l’on a soutenu. Le silence est la façon la plus insidieuse de soutien, voire de connivence, d’intelligence non avouée, d’entente secrète.
Dépassant largement les délits de droit commun, criminel ou financier, qui défraient quotidiennement les chroniques où les complices sont traqués par la justice, ce qui m’interpelle aujourd’hui, ce sont les complicités politiques commises par les états eux-mêmes !
La France, comme presque toutes les démocraties du monde, n’en est pas, hélas, exempte. Ses divers soutiens vis-à-vis des dictatures africaines, et cela par des gouvernements successifs, sont autant de crimes commis au nom d’intérêts financiers supérieurs, ou d’une histoire colonialiste dont on a du mal à se défaire.
Difficile d’oublier par exemple, le soutien complice du gouvernement français au Rwanda, couvrant le génocide, et la complicité des marchands d’armes internationaux. Et que dire de la réception du dictateur Kadhafi dans les jardins de l’Élysée ? Difficile aussi d’oublier les courbettes faites au gouvernement chinois, oubliant tous les manquements aux élémentaires droits de l’homme de ce pays, drôle comme l’appât d’accords financiers juteux rend amnésique et lâche ! J’aimerais bien que notre président médite cette déclaration de Desmond Tutu « Rester neutre face à l’injustice, c’est choisir le camp de l’oppresseur ».
Complices aussi les médias qui, par la désinformation ou le silence, couvrent génocide et crimes de guerre, ce qui rend encore plus courageux ceux qui osent parler au péril de leur vie.
Qui est informé par exemple, de la persécution des Rohingyas, minorité musulmane en Birmanie ? La Birmanie c’est loin, et ils ne représentent que 4 % de la population. Ce nettoyage ethnique fait avec la tolérance du gouvernement birman ne mérite sûrement pas la médiatisation. François Hollande en 2013 en en recevant le Président, n’y a fait aucune référence, silence coupable. Hypocrisie et silence encore en 2014, en recevant Aung San Sui Kyi (passée de l’icône des droits de l’homme à la collaboration stratégique avec les militaires depuis qu’elle est élue au parlement) qui, motivée par un islamisme forcené, justifie les persécutions par cette phrase lapidaire : « je ne trouve pas que la condamnation apporte de bons résultats et je ne suis pas certaine que les Rohingyas soient Birmans ! » Et pour cause, la citoyenneté leur est refusée.
Ce n’est qu’un exemple bien sûr qui éclaire aussi le pouvoir des médias, trop souvent au service des puissants, qui peuvent décider les sujets qui méritent un traitement et une information. Sous couvert de neutralité, ils désinforment, se rendant complices de tragédies.
Question : portons-nous tous une part de cette complicité en tant que citoyen ayant donné pouvoir à ceux qui s’en rendent coupables ?
L’invitée du dimanche
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