Un fameux lapin

Il ne faut pas confondre le coup du lapin et celui du père François. Le pape a surpris son monde dans l’avion qui le ramenait d’une tournée triomphale aux Philippines en appelant les catholiques à ne pas se reproduire comme des lapins. Pour illustrer son propos, le chef religieux a pris l’exemple d’une femme qui aurait subi 7 césariennes et s’apprêterait à avoir un huitième enfant. Il juge ce comportement irresponsable. Fort bien. Voilà un discours qui tranche avec les propos convenus de l’église sur la famille.

 

Toutefois, le souverain pontife reste dans un flou artistique sur plusieurs points pourtant essentiels. Tout d’abord, il faut être deux pour procréer. Quid du géniteur ? Ensuite vient la question de la contraception. Le pape est-il favorable à la méthode du verre d’eau ? Celui que l’on doit prendre, ni avant, ni après, mais à la place. Sans le dire, et par élimination, on peut supposer qu’il continue à prôner l’abstinence en dehors de la visée procréative. Voilà qui promet une existence presque dépourvue de tout plaisir charnel aux malheureux catholiques qui prendraient la parole papale au pied de la lettre. Il ne resterait plus qu’à leur souhaiter que les femmes ne soient pas enceintes à chaque rapport sexuel, surtout si elles doivent limiter leurs grossesses à un petit nombre.

Tout porte à croire que le pape François, s’il semble moderne sur la forme, n’apporte aucune évolution fondamentale sur le fond, le dogme, qui reste très traditionaliste. Le préservatif continue d’être mis à l’index, ce qui, premièrement, lui enlève toute efficacité contraceptive, et accessoirement, condamne toute une population qui sera victime du SIDA, notamment en Afrique. Ne parlons même pas de l’avortement, qui a encore du mal, 40 ans après la loi Veil, à avoir le droit de cité dans la société française, en partie à cause de la doctrine des ultraconservateurs catholiques.

Ces temps derniers, et pour des raisons facilement compréhensibles, nous avons eu tendance à stigmatiser les dérives des ressortissants de la religion musulmane. Attention, pas toute la communauté islamiste, évidemment. Il faut cependant être bien conscient que toute religion porte en germe le fléau de l’intolérance et le risque d’une dictature sur les consciences. La religion catholique ne fait pas exception : souvenons-nous de l’inquisition.