Le rebond

On n’avait jamais vu ça de mémoire de sondeur. François Hollande a regagné 21 points d’opinions favorables auprès des Français, grâce à sa gestion de la crise ouverte par les attentats terroristes à Paris. C’est vrai que l’on n’avait pas vu non plus, depuis la libération, 4 millions de personnes dans les rues, réunies par un sursaut national. Sans esprit partisan, force est de reconnaitre que l’exécutif dans son ensemble a joué sa partition, et pour une fois sans fausse note.

 

De son côté, l’opposition, contrainte et forcée, a plus ou moins joué la carte de l’unité nationale, en s’abstenant de critiques trop virulentes sur l’action du gouvernement. Et pour l’instant, ça dure, contrairement à ce que l’on aurait pu penser. Jusqu’à Marine Le Pen qui a mis une sourdine à ses attaques et qui s’attache à faire, provisoirement, profil bas.

Si l’on en croit les divers instituts, la cote du président retrouve un niveau proche de celui qu’elle avait au début du quinquennat, si l’on excepte la courte période dite de l’état de grâce, une expression qui n’était pas vraiment adaptée à la situation. Hollande a été élu par défaut, grâce au fort pouvoir de répulsion de son adversaire sur une partie importante de la population. L’absence de résultats sur le chômage a érodé régulièrement le petit capital électoral dont il disposait pour lui faire atteindre un plancher, historique lui aussi, de 18 %. Il reste cependant minoritaire avec ses 40 % d’opinions favorables, mais les espoirs lui sont permis.

Il n’y a pas si longtemps encore, les observateurs de la vie politique considéraient qu’il faudrait un miracle pour qu’il soit réélu et s’accordaient à penser qu’il ne se représenterait pas si ses chances étaient trop faibles. Il était à peu près le seul à croire que la tâche n’était pas impossible. Les évènements, aussi tragiques qu’imprévisibles, pourraient lui donner raison. À condition, et ce n’est pas mince, qu’un nouveau prodige permette un rebond de la conjoncture économique et que le retournement de la tendance, tant attendu, favorise enfin une baisse significative du chômage. Après tout, qui avait parié sur Hollande avant les primaires de 2011, quand il plafonnait dans les sondages derrière l’incontournable DSK ? On connait la suite.