Annus horribilis

Vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenus. Je vous l’avais bien dit que nous allions en bouffer, du Hollande, matin, midi et soir, à tous les repas. Et lundi matin, c’était au petit déjeuner, puisque le président normal s’était invité à la matinale de France inter pour un café croissant de deux heures. Deux, c’est beaucoup, ce n’est pas de trop, aurait dit Boby Lapointe, mais il faut ce qu’il faut.

 

En même temps, je ne vais pas en faire un fromage (ah ! ah !), ma prévision n’était pas tellement difficile à deviner. Le mois de janvier est idéal pour tourner la page d’une année que Sophia Aram a qualifiée d’horrible dans une chronique que le président a eu la courtoisie et sans doute l’habileté d’écouter en direct, au lieu de se défiler comme le font certains invités, ce qui lui a permis d’avoir le dernier mot. Après quoi, il a pu se rendre à son conseil des ministres désormais expurgé des quelques contestataires frondeurs qui lui portaient ombrage.

Une bonne chose de faite, s’est-il peut-être dit, après une prestation où il a fait preuve de pugnacité, tout en ne faisant aucune annonce dont il pourrait se mordre les dents après coup. Las ! C’est dans la journée qu’il apprenait le nouveau coup bas de son ancien « gouvernement » comme le disaient certains ouvriers d’antan : l’adaptation programmée au cinéma du livre de son ex-compagne. « Merci pour ce moment », déjà traduit dans toutes les langues et peut-être bientôt en braille, va devenir un film. Et ce n’est sans doute qu’un début. Je pense qu’il y a un marché très lucratif pour les produits dérivés, et que l’ancienne première petite amie aurait grand tort de se priver : l’humiliation n’a pas de prix, mais elle a déjà un coût exorbitant et va avoir un retour sur investissement sans égal. Je vois déjà les tee-shirts, les mugs, les briquets, les figurines, les jeux de société, que sais-je encore, frappés à l’effigie de la plus détestée des Françaises, qui a fait passer Bernadette Chirac pour un modèle de modération et de tolérance par comparaison, c’est dire.

Bref, 2015 pourrait se révéler une nouvelle annus horribilis pour François Hollande, ce qui ne consolera pas les Français de leurs propres difficultés.