Humeurs et traditions
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 21 décembre 2014 10:44
- Écrit par L'invitée du dimanche
Impossible d’y échapper, nous sommes cernés, Noël est partout et je ne peux que sacrifier à ce marronnier !
J’ai commencé par me rappeler mes Noëls d’enfants et je n’ai pas retrouvé le souvenir de joie, liesse, et débordements de plaisirs qui semblent pourtant synonymes de cette fête. Je me souviens du seul et unique sapin que j’ai connu et ses premières oranges, de quelques rares cadeaux notoires comme cette mallette de jeux qui nous a réunis des années entières et le plus souvent les boîtes de mouchoirs de demoiselle (que l’on imbibait d’une goutte de parfum le dimanche) et le traditionnel sac de croquettes en chocolat fourrés à la crème rose.
Il y a eu aussi la découverte du « roman de renard » acheté par ma grande sœur, caché à l’avance entre les piles de draps et qui a refait son apparition le jour de Noël, démystifiant ainsi ce bonhomme. Il était temps, car même si le doute s’était insinué en moi, il mettait à jour la raison de la rareté de la générosité du père Noël : maman avait peu de moyens pour nous gâter et cherchait à offrir utile, rejoignant ainsi un nombre important de familles plus que modestes.
Devenue mère de famille, j’ai eu à cœur de perpétuer la tradition et j’ai toujours cherché à faire plaisir à mes filles, rattrapant ainsi inconsciemment les cadeaux qui sûrement m’avaient manqué, retenant toutefois que les marques d’attention n’étaient pas proportionnelles au volume des offrandes. Des cadeaux, j’en ai aussi reçu, parfois plus par sacrifice à la tradition que par affection, j’en ai reçu aussi qui étaient des preuves d’amour et j’espère bien en recevoir encore, et je continuerai à en offrir pour exprimer les miennes.
Aujourd’hui, dans ces temps difficiles, je sais bien que cette fête sera douloureuse pour beaucoup d’enfants démunis, mais je sais aussi que la face positive de cette société de consommation à outrance, c’est la mise en place d’une solidarité émouvante, avec les associations caritatives et les intelligentes bourses d’échange où les enfants nantis jusqu’à saturation offrent leurs jouets à ceux qui en manquent. Une façon aussi de lutter contre le gaspillage et de faire prendre conscience des différences.
Cette fête chrétienne, dont le côté religieux est de plus en plus évacué, est devenue la fête de partage et de convivialité en famille (plus de 50 % des musulmans vivant en France la célèbrent se saisissant de cette occasion pour faire plaisir aux enfants). Et si c’était une illusion pour oublier le temps d’un moment convenu les difficultés de la vie ? Oubli qui n’atteint pas ceux qui seront seuls ou se sentiront seuls sans leurs absents ce jour-là.
Mercredi soir avec l’élu de mon cœur, je sacrifierai une fois de plus à la tradition avec une pensée pour tous ceux qui me sont chers et qui ne sont pas ou plus auprès de moi, mais foin de l’illusion !
L’invitée du dimanche