Fausses notes

Il y a peu, les journaux nous laissaient le choix entre deux sujets aussi passionnants et novateurs l’un que l’autre : la fessée ou les notes à l’école. Inexplicablement, la fessée, dont les charmes sont pourtant évidents pour une certaine partie des adultes consentants, a disparu des sujets de conversations à la machine à café et ne reste plus que celui de la disparition programmée des notes à l’école. Pas de la sélection, hein, il faut toujours pouvoir trier le bon grain et satisfaire au numérus clausus officiel ou officieux dans les postes intéressants. Bref, un bon vieux serpent de mer pour alimenter une « nouvelle » controverse entre les anciens et les modernes.

 

Remplacer les chiffres par des lettres, c’est déjà ce que font les agences de notation. C’est ainsi que la France a été une nouvelle fois rétrogradée, passant de AA+ à AA, dans l’indifférence générale. La perte du triple A avait été prédite comme une catastrophe apocalyptique. Quand elle s’est finalement produite, rien de très spécial ne s’étant passé, l’opinion s’est progressivement désintéressée du sujet, que même les spécialistes jugent aujourd’hui anecdotique, dans une période où les capitaux cherchent désespérément des états stables pour prospérer. La France continue à emprunter à des conditions très avantageuses pendant que Poutine essaye de freiner la chute du rouble pour limiter les effets d’une inflation galopante.

Les hommes politiques sont notés, eux aussi, par la variation de leur cote dans les sondages d’opinion. Alors que Hollande semblait devoir s’enfoncer toujours plus dans les profondeurs, voilà qu’assez inexplicablement il remonte légèrement dans la dernière fournée des différents instituts qui mesurent la popularité des personnalités politiques. Bien que les critiques les plus fournies lui reprochent de ne pas faire une politique suffisamment à gauche, il est frappant de constater que ce sont les ministres classés le plus au centre pour ne pas dire à droite dans son gouvernement qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Quand Hollande regagne 5 points, Valls en prend 8 et Macron, 9.

Bien malin après ça qui pourra deviner ce que veulent vraiment les Français, qui plébiscitent Alain Juppé, qu’ils avaient contesté quand il était premier ministre, et qui seraient favorables au travail du dimanche, si ce sont les autres qui bossent.